Reporters sans frontières demande aux autorités de faire toute la lumière sur les violations de la liberté de la presse qui ont marqué la campagne électorale, en particulier les récents attentats commis contre la station Radio Nuevo Mundo. L'organisation en appelle aux deux candidats du second tour de la présidentielle du 4 novembre.
Reporters sans frontières demande aux autorités de faire toute la lumière sur les attentats dont a fait l'objet la station Radio Nuevo Mundo, le 4 septembre 2007 à Salamá (Centre) et le 11 septembre à Guatemala Ciudad. Dans une période électorale marquée par une criminalité alarmante, l'organisation demande également au futur chef de l'État, élu le 4 novembre prochain, de prendre d'emblée des mesures garantissant la sécurité des journalistes.
“Le Guatemala reste un pays à haut risque pour la liberté de la presse sur le continent américain et le bilan de l'année 2007 ne s'annonce guère encourageant. Onze ans après la fin de la guerre civile, les violations des droits de l'homme , les atteintes à la liberté d'expression et l'impunité n'ont pas disparu. Les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle du 4 novembre doivent d'urgence inclure des mesures fortes à leur programme pour faire progresser l'État de droit. En attendant, nous espérons que la police et la justice éclairciront au plus vite les circonstances et les motifs du double attentat commis contre Radio Nuevo Mundo“, a déclaré Reporters sans frontières, qui joint son appel à celui de l'Association des journalistes du Guatemala (APG).
Le 4 septembre 2007, un coup de feu a été tiré contre la salle de rédaction de l'antenne de Radio Nuevo Mundo à Salamá, capitale du département de Baja Verapaz, depuis le toit d'un immeuble voisin. L'attentat n'a pas fait de blessés mais des journalistes et des techniciens se trouvaient dans la pièce à cet instant. Le même jour, dans la même ville, Erwin David Hernández, journaliste reporter d'images de la chaîne Cable Star Channel, a été séquestré pendant plusieurs heures par deux inconnus qui l'ont sommé de garder le silence concernant le maire de Cubulco, Rolando Rivera, en butte à un fort mécontentement de ses administrés.
Dans la soirée du 11 septembre, des individus armés ont fait irruption dans la borne de transmission de Radio Nuevo Mundo sur le Cerro Alux, une colline qui surplombe la capitale. Les agresseurs ont menacé et neutralisé les techniciens, avant de dérober certains équipements et d'en détruire d'autres.
Ces atteintes à la liberté de la presse interviennent en pleine campagne électorale pour la présidentielle, dont le second tour opposera, le 4 novembre, le social-démocrate Alvaro Colom à l'ancien général de police Otto Pérez, très marqué à droite. Le débat a été dominé par une lourde surenchère sécuritaire et une cinquantaine de militants ou de candidats à des mandats locaux ont été assassinés à la veille du premier tour, le 9 septembre.
Deux drames ont affecté la presse guatémaltèque depuis le début de l'année, en plus de nombreuses agressions et menaces contre les journalistes. Le 2 février dernier, Winder Jordán Madrid, directeur d'une station de radio locale, a réchappé d'un attentat par balles. Le 5 juillet, le photographe Jorge Alejandro Castañeda Martínez a été abattu dans la capitale mais l'enquête n'a, pour l'instant, donné aucun résultat.