Une publication fermée et quatre journalistes arrêtés en raison de l'état d'urgence
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Dans une lettre adressée au ministre de l'Information, Reginald Goodridge, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'arrestation de plusieurs journalistes et la fermeture du journal privé Analyst Newspaper. RSF a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin que tous les journalistes interpellés soient libérés immédiatement. "L'état d'urgence est une situation exceptionnelle qui ne doit, en aucun cas, servir de prétexte aux autorités pour censurer et museler la presse indépendante. A notre connaissance, ces journalistes n'ont fait qu'exercer leur métier", a indiqué Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. "Priver la population libérienne d'une information indépendante dans le contexte actuel est particulièrement dangereux et ne va pas dans le sens d'un apaisement de la situation", a ajouté le secrétaire général.
Le 13 février 2002, selon les informations recueillies par RSF, au moins quatre journalistes du journal Analyst Newspaper ont été arrêtés par la police de Monrovia. Le directeur de la publication, Stanley Sankor, et un reporter, James Llody, figurent parmi les interpellés. Selon le chef de la police, Paul Mulbah, ils ont été arrêtés en raison de plusieurs articles qui vont "contre la paix" et "empoisonnent l'esprit du peuple". L'officier a cité quelques titres publiés par le journal ("Les Libériens sombrent dans l'horreur", "L'état d'urgence fait mal aux affaires", "Les droits et libertés que le Président peut suspendre") et a ajouté qu'il poursuivra "tout journaliste qui cherche à miner la paix". Les quatre hommes sont détenus dans une cellule du commissariat de Monrovia. Les locaux de l'Analyst Newspaper ont également été fermés par la police.
Le chef de l'Etat, Charles Taylor. a proclamé l'état d'urgence, le 8 février 2002, après une attaque par des rebelles contre la ville de Klay, à 40 km environ au nord de la capitale.
RSF a rappelé qu'en 2001, sept journalistes ont été arrêtés au Liberia pour avoir critiqué le gouvernement ou des haut responsables du pays.
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Updated on
20.01.2016