Une journaliste se voit refuser des visites en prison
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Reporters sans frontières proteste vivement contre la décision des autorités pénitentiaires de la prison de Kality, en périphérie d’Addis-Abeba, de limiter les visites des membres de la famille de l'éditorialiste de l'hebdomadaire national Fitih, Reyot Alemu. Détenue depuis juin 2011 pour "participation à la promotion et à la communication d’un acte terroriste", la lauréate du Prix mondial de la liberté de la presse de l'UNESCO/Guillermo Cano 2013 purge une peine arbitraire de cinq ans de prison.
Initialement condamnée à 14 ans d'emprisonnement, la journaliste avait bénéficié d'une réduction de sa peine, le 3 août 2013 sur décision de la cour suprême fédérale d'Ethiopie.
"L'isolement de Reyot Alemu met sa santé psychique en danger. Cette dégradation inquiétante de sa situation s'ajoute aux conditions de détention déplorables que la journaliste subit depuis plus de deux ans. Nous demandons sa remise en liberté immédiate et sans conditions", a déclaré Reporters sans frontières.
Reyot Alemu a été arrêtée en 2011 avec son confrère, Woubeshet Taye, le directeur adjoint de l'hebdomadaire en langue amharique, Awramba Times. Comme sa consœur, Woubeshet Taye qui avait été transféré le 19 avril 2013 dans le centre de détention de Ziway, à 130 kilomètres au sud-est d'Addis Abeba, a été délibérément mis à distance de sa famille qui habite dans la capitale.
Dans un communiqué de presse publié le 26 avril dernier, Reporters sans frontières avait dénoncé les conditions déplorables de la détention de Reyot Alemu qui avaient déjà entraîné une dégradation inquiétante de son état de santé physique.
A l'occasion de la 19ème session de l'Examen périodique universel (EPU) qui se tiendra entre les mois d'avril et mai 2014 devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Reporters sans frontières a soumis des recommandations visant à améliorer la situation de la liberté de l'information en Ethiopie. L'essentiel de ces recommandations porte sur le besoin urgent de réformer la loi anti-terroriste de juillet 2009. Depuis son adoption, cette législation liberticide, qui définit les actes terroristes d'une façon extrêmement vague, a servi de justification pour l'arrestation de journalistes critiques du pouvoir tels que Reyot Alemu et Woubeshet Taye.
L'Ethiopie occupe la 137e place sur 179 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2013, établi par Reporters sans frontières.
Lire la contribution de Reporters sans frontières à la 19ème session de l'EPU (anglais uniquement).
Photo : La journaliste éthiopienne, Reyot Alemu.
Publié le
Updated on
20.01.2016