Une journaliste injustement accusée de violence envers les forces de l’ordre au Guatemala
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La journaliste du de la chaine de télévision de Guatevisión Dadiana Cabrera a été arrêtée de manière violente par des agents de police le 27 février 2014 à Guatemala City. Suite à un contrôle d’identité, la journaliste a été menottée sans raison apparente. Un ami qui l’accompagnait a cherché à alerter une patrouille d’inspection et a été frappé par huit policiers. Dadiana Cabrera a alors été emmenée au poste de police, accusée d’“atteinte à l’autorité”. Le 6 mai 2014, une audience a été programmée au cours de laquelle le ministère public a engagé une démarche censée accélérer le processus de jugement pour éviter un procès classique. La journaliste a refusé cette option, ce qui a entraîné un report de l’audience au 24 juin 2014. Ce sera alors à l’accusée de fournir les preuves de son innocence et non à l’accusation d’apporter des éléments.
“Cette procédure représente un risque très inquiétant de pénalité pécuniaire, voire de détention pour la journaliste”, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières. “Le cas de Dadiana Cabrera est d’autant plus préoccupant que la journaliste, accusée d’avoir perpétré des agressions qu’elle a au contraire subies, ne bénéficie pas de la présomption d’innocence vu le renversement de la charge de la preuve. Les policiers impliqués dans cette affaire doivent faire l’objet d’une enquête approfondie au plus vite, afin que toute la lumière soit faite sur les abus d’autorité qui ont pu être commis.”
Cette agression envers Dadiana Cabrera est symptomatique des violences auxquelles les journalistes sont confrontés au Guatemala. La création d’un mécanisme de protection des journalistes digne de ce nom est l’une des principales recommandations de Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme dans son rapport d’avril 2014. Comment prendre au sérieux la volonté des autorités, qui se sont engagées à plusieurs reprises à prendre des mesures pour garantir une sécurité enfin effective, alors que leur hostilité envers les professionnels de l’information ne cesse d’augmenter? José Ruben Zamora, directeur du journal El Periódico, se trouve toujours sous le coup de treize chefs d’accusation suite à des plaintes du président de la République Otto Pérez Molina et de la vice-présidente Roxana Baldetti. Contrairement à leur promesse, ces derniers n’ont pas retiré leurs plaintes.
Le Guatemala figure à la 125e position sur 180 pays dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016