Silvia Sansoni, correspondante de The Economist, a été conduite sous escorte policière à l'aéroport de Lagos, le 19 février, puis expulsée vers l'Europe. Reporters sans frontières n'est pas surprise par cette décision. Depuis plusieurs années, les autorités rendent sans cesse plus difficiles les conditions de travail des correspondants internationaux.
Silvia Sansoni, correspondante de The Economist a été conduite sous escorte policière à l'aéroport de Lagos, le 19 février, puis placée dans un avion à destination de Paris.
Reporters sans frontières est choquée par cette décision qui constitue une véritable atteinte à la liberté de la presse. "Mais nous ne sommes pas vraiment surpris. Depuis plusieurs années maintenant, les autorités nigérianes méprisent la presse étrangère et rendent sans cesse plus difficiles les conditions de travail des correspondants internationaux", a déclaré l'organisation. "Déjà, en octobre 2003, une équipe de CNN avait failli être expulsée après avoir été arrêtée à l'aéroport de Lagos. Le gouvernement nigérian semble exaspéré de certains reportages critiques diffusés en Europe et aux Etats-Unis. Si les autorités estimaient que cette journaliste n'était pas en règle, ils pouvaient trouver une solution à l'amiable, sans recourir à un acte aussi grave qu'une expulsion", a ajouté Reporters sans frontières.
Silvia Sansoni travaillait en free-lance pour les magazines britannique The Economist et américain Forbes. Les autorités lui reprochent d'avoir enfreint les lois sur l'immigration et abusé de son accréditation. Le ministre de l'Information, Chukwuemeka Chikelu, a affirmé que son expulsion n'était pas liée à ses reportages et que de nombreux autres reporters étrangers continuaient de travailler librement dans le pays. De son côté, Silvia Sansoni, de double nationalité américaine et italienne, a affirmé qu'elle était en possession d'un visa valide au moment de son expulsion.
En octobre 2003, Jeff Koinange, correspondant de CNN en Afrique occidentale, et son cameraman, Simon Munene, avaient été interpellés quelques heures à l'aéroport de Lagos, à la descente de leur avion en provenance du Ghana. Les douaniers leur avaient annoncé qu'ils étaient expulsés, conformément à des ordres venus "d'en haut". Le cameraman avait été frappé alors qu'il tentait de prendre des images de la scène. Le gouvernement, embarrassé, était finalement intervenu pour empêcher l'expulsion des deux journalistes.