Une chaîne de télévision proche de l'opposition interdite d'antenne
Organisation :
La chaîne publique régionale de Lougansk (est du pays) LOSTRC a cessé de retransmettre les programmes de la chaîne LOT, proche de l'opposition, le 14 mai 2005.
« Dès son élection, le président Viktor Iouchtchenko avait fait du respect de la liberté de la presse l'une des priorités de son mandat. Fermer une chaîne de télévision proche de l'opposition, quelle qu'en soit la raison, nuit au pluralisme de l'information. LOT est la deuxième chaîne de télévision proche de l'opposition à être menacée par les autorités. Nous espérons que celles-ci pourront désormais garantir davantage de transparence et d'équité concernant les attributions des licences et l'utilisation des fréquences pour les radios et télévisions. Nous appelons le Conseil national de l'audiovisuel à prendre toutes les mesures nécessaires afin que les journalistes ne soient pas les otages de querelles politiques », a déclaré Reporters sans frontières.
La chaîne LOT, fondée le 12 février 2004, a pour actionnaire majoritaire Valentine Dzon, proche de l'opposition. Rodion Mirochnik, président de la chaîne, a déclaré, le 13 mai, que « le pouvoir essaie d'étouffer ceux qui pensent différemment », dénonçant des pressions politiques de la part des autorités régionales. Il a annoncé qu'il allait adresser une requête au Conseil national de l'audiovisuel afin de redéfinir le temps d'antenne attribué à LOSTRC et à LOT, pourtant liées par un contrat jusqu'à la fin de l'année.
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Oleg Nedolsin, directeur par intérim de la télévision publique régionale, a déclaré que l'interruption de la diffusion des programmes de LOT était liée à des « irrégularités dans ses paiements, réalisés avec des fonds publics ». La chaîne aurait bénéficié de conditions financières extrêmement favorables et les autorités administratives exigent le remboursement de 25 000 euros avant le 23 mai, afin de prolonger l'accord avec LOSTRC.
Cette interdiction d'antenne intervient à la suite du retrait controversé de la licence de la chaîne nationale NTN, proche de l'opposition, qui avait dénoncé des entraves de nature politique, le 31 mars 2005. La Cour économique suprême a finalement reconnu, le 28 avril, la validité de la licence de la chaîne.
Le gouvernement a annoncé, le 17 mai, qu'il allait se pencher sur le dossier des médias publics régionaux. « Plusieurs conflits déplaisants sont liés à des incompréhensions concernant le rôle véritable des télévisions et radios publiques régionales », a déclaré Mykola Tomenko, vice-Premier ministre, à Reporters sans frontières. « Il n'est pas normal que 78 % des fréquences des radios et télévisions publiques régionales soient occupées par des sociétés privées. Elles outrepassent le droit que l'Etat leur a accordé », a-t-il ajouté.
Publié le
Updated on
20.01.2016