Reporters sans frontières est indignée du départ forcé de Fanor Zúñiga Hurtado, de la région de Buenaventura (Ouest). Le caméraman et rédacteur en chef de la chaîne locale Más noticias a dû partir le 24 juillet suite aux menaces dont il était la cible depuis mars 2005. Ce départ forcé d'un journaliste est le sixième depuis le début de l'année.
Reporters sans frontières est indignée du départ forcé de Fanor Zúñiga Hurtado, caméraman et rédacteur en chef de la chaîne locale Más noticias, le 24 juillet 2005. Le journaliste a été contraint de quitter la région de Buenaventura (Ouest) et d'abandonner ses activités journalistiques à la suite de menaces répétées depuis le mois de mars.
« L'information à Buenaventura perd, avec le départ forcé de Fanor Zúñiga Hurtado, une voix indépendante qui savait résister aux pressions des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC). Le départ du journaliste révèle en outre l'insuffisance, voire l'absence de réaction des autorités locales pour garantir la protection des journalistes dans les zones de conflit, le risque encouru étant la généralisation de l'impunité, pour les prédateurs de la liberté de la presse », a déclaré Reporters sans frontières.
Fanor Zúñiga Hurtado a décidé de quitter sa région de Buenaventura (Ouest) après avoir été menacé, à la suite de la décision de ne pas relayer une information concernant l'arrestation d'un ex-paramilitaire. Les FARC ont considéré ce choix éditorial comme une préférence pour les paramilitaires et une attaque à leur encontre. Ils ont menacé le journaliste d'un attentat contre lui ou contre les installations de Más noticias.
Selon la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP, association partenaire de Reporters sans frontières), les menaces contre Fanor Zúñiga Hurtado ont commencé le 13 mars 2005, quand un inconnu a abordé sa femme dans la rue en lui disant: « Dites à votre mari qu'il fasse très attention à lui… parce qu'il commence à me donner de sérieuses raisons de le faire taire ». Cette menace est intervenue à la suite de la diffusion, par Más noticias, d'images d'un affrontement entre des militants des FARC et des policiers. En avril, le rédacteur en chef a de nouveau fait l'objet de menaces, après avoir refusé de diffuser les images de cinq cassettes vidéos qui lui avaient été envoyées par les FARC.
Depuis le début de l'année 2005 en Colombie, cinq autres journalistes ont pris la décision de quitter leurs régions respectives à la suite de menaces : Claudio Gomajoa Buesaquillo de la radio La dorada estéreo (Putumayo, Sud) ; Antonio Colmenares de La Opinión et Jorge Corredor de La Voz del Norte (ville de Cúcuta, Nord-Est) ; Julián Alberto Ochoa Restrepo de la chaîne de télévision AUPAN (Antioquia, Nord-Ouest) ; Edwin Alberto Moreno Mojica de la station locale 88.3 Tame FM Stereo (Arauca, Nord-Est). Beaucoup d'autres sont soumis à des pressions constantes et se voient intimer l'ordre de partir.