Un second journaliste paraguayen assassiné en moins de deux ans à la frontière brésilienne
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Reporters sans frontières est affligée d’apprendre l’assassinat de Fausto Gabriel Alcaraz, journaliste de la station de radio Amambay le 16 mai 2014. Alors qu’il sortait du studio d’enregistrement dans la ville frontalière de Pedro Juan Caballero, tout près du Brésil à l’est du pays, deux individus à moto lui ont tiré dessus. Il a succombé à onze impacts de balles. D’après Robert Acevedo, sénateur et propriétaire de la radio, cet assassinat est survenu après que Fausto Gabriel Alcaraz a dénoncé dans son programme plusieurs individus liés au narcotrafic de la région et cité leurs noms complets.
“Il est capital que cet assassinat ne tombe pas dans l’impunité, comme c’est trop souvent le cas au Paraguay, a déclaré Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières. L’homicide doit impérativement faire l’objet d’une enquête approfondie, afin d’en déterminer les auteurs, et le mobile professionnel ne doit pas être écarté d’emblée. Les collaborateurs du journaliste se trouvent actuellement dans une situation très préoccupante. Nous appelons les autorités à assurer leur sécurité.”
Il s’agit du second assassinat de journaliste en moins de deux ans à Pedro Juan Caballero, capitale de la région d’Amambay, plaque tournante du trafic de drogue du Cône Sud. Il y règne un climat extrêmement tendu entre narcotrafiquants et hommes politiques de part et d’autre de la frontière et une violence que les journalistes subissent de plein fouet. Le 6 février 2013, deux hommes à moto assassinaient Marcelino Vásquez, directeur de la radio locale Sin Fronteras. Ces drames rappellent tristement le cas de Santiago Leguizamón, directeur de la station de radio Mburucuyá, assassiné en 1991. A ce jour, aucun de ces homicides honteux n’a été élucidé.
L’impunité systématique doit être combattue au plus vite au Paraguay, qui figure à la 105eme place sur 180 pays dans l’édition 2014 du Classement mondial de la liberté de la presse élaboré par Reporters sans frontières. Le besoin d’un mécanisme national de protection pour les journalistes a été souligné par la Commission interaméricaine des droits de l’homme dans son dernier rapport annuel, publié le 23 avril 2014.
Publié le
Updated on
20.01.2016