Un programme gay suspendu pour son ton « excessif »

Reporters sans frontières proteste contre la décision prise par la direction de l'Université autonome de Guadalajara (ouest du pays), de mettre un terme, le 27 mai 2005, au programme Guadalajara Gay Radio, animé par Miguel Galán. « On a peine à imaginer qu'au XXIe siècle, un programme radio puisse encore être censuré pour des raisons aussi archaïques que la discrimination sexuelle. Ce type d'entrave à la liberté d'expression marque un dangereux retour en arrière. Nous exhortons la direction des programmes radio de l'Université de Guadalajara, gardienne de valeurs morales telles que la tolérance et le respect de l'autre, à rétablir la diffusion de l'émission de Miguel Galán, afin que la liberté de la presse soit préservée pour tous », a déclaré l'organisation. Le 27 mai, Carlos Ramírez Powel, directeur de Radio Universidad de Guadalajara, a téléphoné à Miguel Galán pour lui notifier qu'il avait reçu l'ordre de ses supérieurs d'arrêter la diffusion de l'émission hebdomadaire, afin de procéder à une réorganisation du contenu pour des raisons politiques. Lors de l'entretien entre le journaliste et le directeur des programmes, ce dernier a déclaré que d'autres raisons venaient conforter cette décision. Il lui a, entre autres, reproché la façon qu'il avait eue de parler de Carlos Barba, président de la Commission d'Etat des droits de l'homme. Miguel Galán avait personnellement interpellé l'administrateur à l'antenne sur l'assassinat d'une prostituée, en le traitant de « frileux ». « Tout cela est étrange car j'ai parlé à Carlos Barba et ce n'est pas lui qui a demandé l'arrêt de l'émission, s'étonne Miguel Gálan. Je crois que la vraie raison, c'est que mon programme gênait (…) C'était un programme dont les sujets traités et le nom même gênaient certaines personnes de l'université. (…) Je pense que cette décision est très personnelle et qu'elle vient d'un seul individu. Il ne s'agit pas de l'Université de Guadalajara car l'Université ne m'a jamais censuré », a-t-il ajouté.