Un nouveau journaliste arrêté et trois autres en procès
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La famille de Ali-Reza Jabari est sans nouvelles, depuis la fin décembre, de ce traducteur et collaborateur de journaux indépendants. Par ailleurs, les conditions de détention et celles dans lesquelles se déroule le procès de Behrouz Gheranpayeh, Hossein Ghazian et Abbas Abdi suscitent l'inquiétude de leurs familles.
Reporters sans frontières demande aux autorités iraniennes de révéler le lieu de détention de Ali-Reza Jabari. L'organisation est très préoccupée des mauvais traitements auxquels il pourrait être soumis durant cette détention au secret. Elle demande également la libération des neuf journalistes actuellement incarcérés dont celle de Behrouz Gheranpayeh, Hossein Ghazian et Abbas Abdi, dont le procès est en cours. L'Iran est aujourd'hui la plus grande prison du Moyen-Orient pour les journalistes.
Le 28 décembre 2002, Ali-Reza Jabari, traducteur et collaborateur de plusieurs journaux indépendants dont Adineh, a été arrêté à son bureau par des personnes en civil. Il a ensuite été conduit à son domicile qui a été perquisitionné. Des cassettes vidéo, le disque dur de son ordinateur et des livres ont été confisqués. Le lendemain, son épouse s'est rendue à Adareh Amaken, une section de la police téhéranaise considérée comme proche des services de renseignements, qui avait convoqué de nombreux journalistes durant les dernières semaines. Là, on lui a répondu qu'aucune personne du nom de Ali-Reza Jabari n'avait été arrêtée. Même réponse au commissariat de police. Le 25 décembre 2002, une interview de Ali-Reza Jabari était paru dans Charvand, publication persophone basée au Canada, dans laquelle il expliquait notamment que le guide la République islamique voulait que la crise dégénère dans tout le pays. Sa femme, qui est sans nouvelles de lui depuis plus d'une semaine, est d'autant plus inquiète que son époux souffre de problèmes cardiaques. Ali-Reza Jabari, membre de l'Association des écrivains iraniens, est l'auteur de nombreuses traductions en anglais d'ouvrages dont certains ont été interdits.
Le 6 janvier s'est tenu une audience du procès, débuté en décembre, de Behrouz Gheranpayeh, Hossein Ghazian et Abbas Abdi. Ces directeurs d'instituts de sondage et journalistes comparaissent dans le cadre de "l'affaire des sondages." Le 22 septembre, IRNA, l'agence de presse officielle iranienne, avait diffusé un sondage (réalisé par la Société nationale des études de l'opinion publique et Ayandeh) qui indiquait que "74,7 % des Iraniens étaient favorables à la reprise des relations avec Washington". Mehdi Abasi Rad, chef du service politique d'IRNA, comparaissait également pour "diffusion de fausses nouvelles". Depuis le début du procès, les proches des trois journalistes se sont inquiétés du fait qu'ils aient fait des aveux, souvent signe de pressions psychologiques très fortes. Behrouz Gheranpayeh, en cellule individuelle à la prison d'Evine (Téhéran) depuis son arrestation, n'a jamais pu recevoir la visite de sa famille. Behrouz Gheranpayeh et Hossein Ghazian sont incarcérés dans la même cellule depuis quelques jours, après avoir passé plusieurs semaines en cellule individuelle.
Behrouz Gheranpayeh, directeur de la Société nationale des études de l'opinion publique (institut de sondages) et journaliste du quotidien Norooz, Hossein Ghazian, l'un des directeurs de l'institut de sondages Ayandeh et journaliste du quotidien Norooz, ainsi qu'Abbas Abdi, autre directeur de Ayandeh et ancien rédacteur en chef du quotidien Salam, avaient été arrêtés respectivement les 16 octobre, 31 octobre et 4 novembre. Ils sont notamment poursuivis pour "espionnage".
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20.01.2016