Un journaliste ukrainien entre la vie et la mort après une violente agression
Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement la tentative de meurtre dont a été victime le journaliste Vadym Komarov le 4 mai à Tcherkassy, dans le centre de l’Ukraine. L’organisation appelle les autorités à faire le maximum pour que cette attaque ne reste pas impunie.
C'est en plein jour et en plein centre-ville de Tcherkassy que Vadym Komarov a été agressé, le 4 mai 2019. Le journaliste-citoyen a reçu plusieurs coups à la tête avant d’être hospitalisé dans un état critique. Deux jours plus tard, il était toujours dans le coma et les médecins se refusaient à tout pronostic. D’après la police, Vadym Komarov a été retrouvé en possession de son argent et de son téléphone portable. Une enquête a rapidement été ouverte pour “tentative de meurtre”.
“Nous prenons acte de l’ouverture rapide d’une enquête et nous encourageons les autorités à tout mettre en œuvre pour ne pas laisser impunie cette terrifiante attaque, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF. Identifier rapidement ses exécutants et ses éventuels commanditaires est le seul moyen de dissiper l’effet d’intimidation induit par cette tentative de meurtre.”
Bien qu’il publie surtout sur Facebook, Vadym Komarov est connu à Tcherkassy pour ses enquêtes sur la corruption locale, les questions foncières et immobilières, et l’incurie de certaines administrations. Ses posts sont régulièrement repris par les sites d’information locaux, avec lesquels il collabore ponctuellement. Il avait essuyé des coups de feu en septembre 2016, puis avait été frappé l’été suivant alors qu’il participait à une manifestation contre une entreprise de travaux publics.
Après plusieurs années de baisse, les violences contre les journalistes sont reparties à la hausse en 2018 en Ukraine. Selon l’Institute of Mass Information (IMI), partenaire de RSF, pas moins de 31 journalistes ont été frappés ou blessés, 33 ont été menacés et 96 ont été confrontés à des manœuvres d’obstruction plus ou moins violentes (refus d’accès, bris de matériel, voies de fait…). La plupart de ces actes restent impunis.
L’Ukraine occupe la 102e place du Classement mondial 2019 de la liberté de la presse établi par RSF.