Un journaliste retenu plusieurs heures dans une prison
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Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Omar Azziman, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'interpellation par des agents des services secrets d'Anas Mezzour, journaliste de l'hebdomadaire arabophone Al Ayyam. "Comment se fait-il que des agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST) puissent librement retenir un journaliste au sein d'un établissement pénitentiaire ? Nous vous demandons des explications", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, qui s'est montré inquiet quant à l'influence croissante de la DST au sein du royaume. "Cette interpellation est d'autant plus anormale que les membres de la DST n'ont pas le droit de procéder à des arrestations de citoyens marocains", a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, lundi 7 janvier, Anas Mezzour, journaliste de l'hebdomadaire arabophone basé à Casablanca Al Ayyam, a rendu visite à des détenus islamistes dans la prison centrale de Kénitra. Accompagné d'un avocat et d'un membre d'une organisation non gouvernementale humanitaire locale qui s'occupe des détenus islamistes, Anas Mezzour a pénétré dans la prison vers 10 heures du matin. Vers 17 heures, alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le bâtiment pénitentiaire, les trois hommes ont été arrêtés par un groupe d'individus qui venait de pénétrer dans le bâtiment. Ces derniers n'étaient pas en uniforme et n'appartenaient donc pas au corps des gardiens de prison. Maintenu face à un mur pendant que les gardiens prévenaient le directeur de la prison, Anas Mezzour a été séparé de ses deux compagnons et conduit au bureau du directeur. Là, un homme, identifié par le journaliste comme un agent des services secrets, accompagné de trois autres agents, lui a arraché son appareil enregistreur et l'a immobilisé de force. Anas Mezzour a été séquestré pendant trois heures dans le bureau du directeur de la prison par ces agents qui l'ont accusé d'être entré illégalement dans le bâtiment. Anas Mezzour n'a pu sortir qu'après la décision du directeur de la prison de faire appel au procureur du roi à Kénitra. "Je l'ai fait pour vous protéger ", lui a-t-il confié par la suite. "Je ne voulais pas qu'il vous arrive quelque chose chez moi ", a conclu le fonctionnaire.
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20.01.2016