Un journaliste du quotidien Noticias de Oaxaca séquestré et soumis à des traitements barbares pendant douze heures
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Reporters sans frontières exprime son écœurement après l'enlèvement et la séquestration dont a été victime Pedro Matías Arrazola, du quotidien Noticias de Oaxaca et correspondant de l'hebdomadaire national Proceso, dans la ville d'Oaxaca. Détenu pendant plus de douze heures dans la nuit du 25 au 26 octobre 2008, le journaliste a subi de multiples violences et des tortures psychologiques.
“L'enlèvement de Pedro Matías relève d'une incroyable barbarie et nous demandons, à l'heure du débat sur la fédéralisation des crimes contre la presse, que l'enquête soit immédiatement confiée aux autorités fédérales. Si ce cas venait à s'ajouter aux innombrables affaires demeurées impunies, en particulier dans cette région, il y aurait de quoi douter de la volonté politique exprimée en haut lieu pour permettre au Mexique de rompre avec son triste rang de pays le plus dangereux du continent pour les journalistes”, a déclaré Reporters sans frontières.
Pedro Matías Arrazola a été enlevé dans la soirée du 25 octobre, alors qu'il quittait le siège du quotidien pour regagner son domicile. Ses geôliers l'ont passé à tabac et terrorisé pendant des heures, en simulant notamment son exécution. Ils l'ont tour à tour menacé de le traîner au sol avec leur véhicule, de lui couper les parties génitales, de le violer et de le décapiter, en lui demandant cyniquement comment il préférerait mourir. L'avertissement concerne aussi sa famille, qu'ils ont déclarée avoir “localisée”. Il n'a été relâché que le lendemain matin dans la localité de Tlacolula de Matamoros, à une trentaine de kilomètres d'Oaxaca, dépouillé de son véhicule et de ses papiers. Très affecté psychologiquement, il a tout de même pu rapidement porter plainte auprès du ministère public.
Conjointement à ses activités pour Noticias de Oaxaca et Proceso, Pedro Matías collabore aussi à une radio, où il critique régulièrement des responsables du gouvernement de l'État membres du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI). Certains de ses proches craignent que ces attaques ne constituent le mobile de l'enlèvement.
L'État d'Oaxaca est désormais réputé pour de graves violations de la liberté de la presse et des droits de l'homme en général constatées ces dernières années. Son gouverneur, Ulises Ruiz Ortiz, et les partisans de ce dernier, ont déjà été mis en cause pour des violences contre la rédaction de Noticias de Oaxaca en 2005, et pour l'assassinat du journaliste américain Brad Will.
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Updated on
20.01.2016