Didace Namujimbo, journaliste de Radio Okapi, a été abattu d'une balle dans la tête près de son domicile de Bukavu. Cet homicide intervient dix-sept mois après celui de son collègue Serge Maheshe, également à Bukavu. "Une enquête sérieuse et immédiate doit à tout prix déterminer l'identité des commanditaires et permettre de retrouver l'assassin. L'heure n'est plus aux enquêtes bâclées et aux procès grotesques", a déclaré Reporters sans frontières.
Reporters sans frontières apprend avec horreur l'assassinat, le 21 novembre 2008 à Bukavu (chef-lieu de la province du Sud-Kivu, est de la RDC), de Didace Namujimbo, journaliste de Radio Okapi. Il a été abattu d'une balle dans la tête près de son domicile. Cet homicide intervient dix-sept mois après celui de son collègue Serge Maheshe, également à Bukavu.
"Nos pensées émues se tournent en premier lieu vers sa famille et ses collègues, à qui nous exprimons notre plus profond soutien. Le fiasco du procès des assassins présumés de Serge Maheshe a rendu possible ce second crime abject, qui plonge l'ensemble des journalistes travaillant dans l'est de la RDC dans une totale insécurité. Cette fois, les autorités congolaises ne peuvent pas traiter cette affaire avec négligence. Une enquête sérieuse et immédiate doit à tout prix déterminer l'identité des commanditaires et permettre de retrouver l'assassin. L'heure n'est plus aux enquêtes bâclées et aux procès grotesques", a déclaré l'organisation.
Didace Namujimbo a été abattu d'une balle dans la tête le 21 novembre, vers 21h30, alors qu'il rentrait chez lui, dans le quartier Ndendere de la commune d'Ibanda. Selon les informations de Journaliste en danger (JED), organisation partenaire de Reporters sans frontières en République démocratique du Congo, "des voisins ont entendu le coup de feu, mais n'ont pas réagi par peur". Le corps de Didace Namujimbo a été découvert le lendemain matin. Ses effets personnels, notamment de l'argent, étaient toujours sur lui, mais ses deux téléphones portables avaient disparu, ce qui discrédite la thèse d'un assassinat crapuleux.
"On l'a abattu à quelques mètres de chez lui", a expliqué le rédacteur en chef de Radio Okapi, Léonard Mulamba. "On lui a tiré dans la tête. On n'a aucun détail sur le mobile ni sur le ou les commanditaires", a-t-il ajouté.
Selon le procureur de la République de Bukavu, Jacques Melimeli, qui s'est rendu sur les lieux après la découverte du corps, Didace Namujimbo est mort sur le champ. L'impact de la balle ne laisse aucun doute : le journaliste a été tué de face et à bout portant. "Nous avons saisi aussi la douille de la balle qui a tué la victime. Pour le moment, l'expertise médicolégale de l'hôpital général de référence de Bukavu est en train d'être faite pour déterminer si la balle est sortie du corps, et combien de balles ont atteint le corps", a-t-il affirmé.
Didace Namujimbo avait 34 ans et laisse une veuve et deux orphelins. Son frère Déo Namujimbo est également journaliste.
Didace Namujimbo est le deuxième journaliste de Radio Okapi à être tué à Bukavu. Le 13 juin 2007, Serge Maheshe, secrétaire de rédaction dans la ville de cette station soutenue par la Fondation Hirondelle et la MONUC, avait été tué devant son domicile par des hommes en armes.
Didace Namujimbo, qui travaillait depuis plusieurs années à Radio Okapi, avait "beaucoup couvert le procès de Serge (Maheshe). Est-ce que ce sont les mêmes qui cherchent à se venger? Ce sont des supputations", a déclaré le directeur de la station.
"Dans cette région qui demeure dangereuse, tous les sujets restent sensibles, les sujets militaires, les sujets sur les viols", a ajouté M. Mulamba.