Un journaliste de l'agence Reuters révèle des tortures policières
Organisation :
Enamul Haque Chowdhury, stringer de l'agence Reuters, a révélé le 16 mars dans une demande écrite adressée à Jahangir Alam, magistrat de Dacca, qu'il avait été torturé par la police au cours de sa garde à vue. "Ils m'ont bandé les yeux avec un vêtement noir, branché des électrochocs sur le corps et ont menacé de me tuer en pointant un revolver sur ma tempe, si je refusais de signer la déposition qu'ils me soumettaient", a-t-il expliqué. "Quand je refusais, ils recommençaient à me torturer. A un moment donné, j'ai pratiquement perdu connaissance et je me suis écroulé sur le sol". Ces tortures se sont produites du 13 au 16 décembre 2002. "Cette déposition n'est pas la mienne (…) Je n'ai même été autorisé à la lire et personne ne m'en a rendu compte une fois qu'elle était écrite", clame le journaliste. Le magistrat a enregistré la demande du journaliste qui exige le retrait de sa déposition. Cependant, aucune date n'a encore été fixée pour l'audience.
Dans sa déposition datée du 17 décembre 2002, M. Chowdhury reconnaissait avoir diffusé de "fausses informations" relatives aux attentats du 7 décembre dans des cinémas de la ville de Mymensingh, dans le but de nuire au ministre de l'Intérieur. Il rejetait également la responsabilité de cette conspiration sur un leader de l'opposition, Saber Hossain Chowdhury, qui lui aurait demandé de rédiger ce faux rapport.
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10.03.2003
Le 8 mars, le journaliste Dilip Kumar Shah a été libéré sous caution après cinq jours de détention à la prison du district de Khishoreganj. Cette libération fait suite à une réunion entre une délégation de journalistes locaux et le chef de la police du district. Après avoir eu écho de la fausse plainte déposée contre le journaliste, le chef de la police de Khishoreganj a assuré que tout officier de police impliqué dans cette affaire sera puni.
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06.03.2003 Un journaliste libéré, mais un autre arrêté et six reporters agressés
Reporters sans frontières se félicite de la libération d'Enamul Haq Chowdhury, stringer de l'agence de presse Reuters, après plus de deux mois de détention. En revanche, l'organisation déplore l'arrestation de Dilip Kumar, correspondant du quotidien Prothom Alo à Nikli (district de Kishoreganj, nord du pays), et l'agression de six reporters par des policiers et des militants islamistes.
Reporters sans frontières a demandé au ministre de l'Intérieur, Altaf Hossain Chowdhury, la libération de Dilip Kumar qui aurait été abusivement arrêté pour ses reportages sur les violences perpétrées lors des dernières élections locales. Après s'être félicitée de la suspension de quatre policiers à l'origine de brutalités contre des reporters, l'organisation a demandé que les responsabilités soient établies dans l'agression du journaliste Rafiqul Tuhin à Habiganj (Nord-Est).
Le 5 mars 2003, Enamul Haq Chowdhury, journaliste à l'agence officielle Bangladesh Sangbad Sangstha et stringer pour l'agence de presse Reuters, a été libéré de la prison centrale de Dhaka après plus de onze semaines de détention. Arrêté le 13 décembre 2002 suite à ses articles controversés sur des attentats à la bombe dans quatre cinémas de la ville de Mymensingh, le journaliste a été sévèrement torturé pendant ses interrogatoires. Lors de sa détention, les autorités ont tout fait pour empêcher sa libération sous caution ordonnée deux fois par la Haute Cour. Une semaine avant sa libération, l'un de ses avocats, Tanjib-ul Alam, avait affirmé à Reporters sans frontières craindre que son client ne soit de nouveau arrêté s'il était libéré sous caution.
Le 3 mars, Dilip Kumar, correspondant du quotidien Prothom Alo à Nikli (nord du Bangladesh), a été arrêté à son domicile par la police du district du Kishoreganj, suite à une plainte déposée par des membres du BNP (parti au pouvoir). Le journaliste est accusé "d'agressions" et de "vandalisme". Récemment, Dilip Kumar Shah avait dénoncé dans l'un de ses articles les actes de violence et de fraude qui avaient marqué les dernières élections locales dans le district de Kishoreganj. Cet article aurait provoqué la colère des responsables locaux du BNP, qui ont alors élaboré une fausse plainte contre le journaliste en vue de le faire incarcérer.
Le 4 mars, quatre policiers ont frappé cinq journalistes à l'entrée d'un hôpital de Dhaka. Monir Hossain, correspondant du quotidien Sangram au sein de cet établissement médical, a tout d'abord été agressé par des individus qui prétendaient être des journalistes. Après l'intervention de confrères du journaliste, les agresseurs ont été interpellés par la police. Mais les journalistes Abu Saleh Akand de Sangram, Osman Gani Babul de l'agence d'information ABAS, Latif Rana du quotidien Mawroze et Abu Sufian Titu du journal Bangladesh Today ont surpris des policiers en train de négocier un bakchich avec les individus contre leur libération. Face aux protestations des reporters, les agents de police ont répondu à coups de matraque. Les journalistes blessés ont obtenu, avec le soutien de l'Association des journalistes spécialisés dans les affaires criminelles, la suspension des quatre policiers auteurs des coups.
Le 1er mars, Rafiqul Tuhin, correspondant du quotidien Janakantha à Habiganj (nord-est du Bangladesh), a été agressé par des partisans du parti islamiste Jamaat-e-Islami, membre de la coalition au pouvoir. Le journaliste s'apprêtait à démarrer sa motocyclette, devant la rédaction du journal local Dainik Bani, lorsqu'une vingtaine d'individus, armés de couteaux et de crosses de hockey l'ont violemment attaqué. Gravement blessé à l'arrière du crâne, aux mains et aux genoux, Rafiqul Tuhin a été hospitalisé. Quelques jours auparavant, il avait réalisé un reportage sur une affaire de viol dans lequel il révélait l'implication d'un activiste du Jamaat-e-Islami. Suite à la publication de cet article, Rafiqul Tuhin avait reçu des menaces de mort. A ce jour, aucun de ses assaillants n'a été arrêté.
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Updated on
20.01.2016