Reporters sans frontières a exprimé son étonnement après la condamnation de Gaston Bony, directeur de publication du Venin, à six mois de prison ferme. L'organisation a rappelé que les autorités s'étaient engagées à ce que plus aucun journaliste ne soit emprisonné.
Alors que les autorités, et notamment le président Laurent Gbagbo, s'étaient engagés à ce qu'aucun journaliste ne soit plus jamais emprisonné, Gaston Bony, directeur de publication de l'hebdomadaire Le Venin, a été condamné, le 31 mars, à six mois de prison et écroué à la maison d'arrêt d'Agboville, dans la banlieue d'Abidjan.
Reporters sans frontières a exprimé son étonnement après cette condamnation et demandé aux autorités ivoiriennes de prendre les mesures qui s'imposent afin que ce journaliste soit relâché au plus vite. « Rien ne justifie l'emprisonnement d'un journaliste accusé de diffamation. Cette mesure particulièrement répressive est contraire à toutes les recommandations internationales en la matière, et le gouvernement ivoirien le sait bien », a indiqué l'organisation dans un communiqué. « Nous avons rencontré à plusieurs reprises les autorités du pays, notamment le Président et le Premier ministre, et tous nous ont promis qu'il n'y aurait plus de journaliste emprisonné en Côte d'Ivoire pour délit d'opinion. Nous attendons aujourd'hui des explications de leur part », a ajouté Reporters sans frontières.
C'est la première fois qu'un journaliste est condamné à une peine de prison ferme et incarcéré depuis l'accession de Laurent Gbagbo à la présidence de la République, en 2000.
Gaston Bony, directeur de publication du Venin et principal animateur de la radio de proximité La voix de l'Agnéby, est détenu depuis le 31 mars 2004 à la maison d'arrêt d'Agboville. Il a été condamné à six mois de prison et 500 000 francs CFA (environ 760 euros) d'amende pour diffamation, suite à la parution d'un article intitulé « Le maire d'Agboville, M. Tetchi Chiedou Claude, détourne trois millions de la subvention de la radio pour payer les services occultes d'un ami ». Selon certains témoins, le journaliste n'a pas pu fournir les preuves de ses affirmations à la cour. D'autres ont affirmé qu'il n'avait pas voulu révéler le nom de ses sources.