Un documentariste tabassé par des agents de sécurité de l'ambassade d'Iran
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Reporters sans frontières est scandalisée par l'agression commise contre le réalisateur de documentaires irano-canadien Masoud Raouf par des agents de sécurité de l'ambassade d'Iran, le 17 juin 2005 à Ottawa.
« Nous sommes estomaqués par cet accès de violence inouï contre un homme qui ne faisait que son métier de documentariste et qui, de plus avait pris la précaution de demander l'autorisation de filmer. Nous attendons des explications de l'ambassade d'Iran au Canada et nous espérons que les trois agents de sécurité responsables de cette agression seront sanctionnés. », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 17 juin, Masoud Raouf a été tabassé par des agents de sécurité iraniens alors qu'il s'apprêtait à filmer le déroulement du vote pour l'élection présidentielle à l'ambassade iranienne d'Ottawa. Devant l'entrée du bâtiment diplomatique, le documentariste a prévenu la Gendarmerie royale canadienne de ses intentions de filmer et en a obtenu l'autorisation. Les gendarmes canadiens étaient présents pour encadrer une manifestation d'opposants iraniens appelant au boycott du scrutin.
Une fois entré dans l'ambassade, le réalisateur s'est immédiatement adressé à l'accueil pour demander l'autorisation, tout en installant son matériel. C'est alors que trois employés de l'ambassade lui ont ordonné d'éteindre sa caméra et de leur remettre la cassette vidéo. Le journaliste a répondu qu'il n'était pas encore en train de prendre des images et leur a demandé de faire venir les gendarmes canadiens. Les agents de sécurité iraniens ont promis de s'exécuter, mais n'ont pas donné suite. L'un d'eux a alors saisi la caméra et visionné quelques images de la manifestation que Masoud Raouf avait prises au dehors. Le documentariste a de nouveau sollicité la présence des gendarmes canadiens.
Subitement, le journaliste a reçu un coup de poing dans le nez, puis un autre, sur la partie droite du visage, qui lui a cassé une dent. Les agents de sécurité ont déchiré ses vêtements, l'ont projeté contre un mur et lui ont administré des coups de pied aux jambes et dans les parties génitales. Le journaliste a donné l'alerte en brisant une vitre. Les gendarmes canadiens sont entrés dans l'ambassade et l'ont évacué au bout de quarante-cinq minutes.
Gravement blessé, le journaliste a pu témoigner de l'incident auprès des manifestants et des médias présents devant l'ambassade avant d'être transporté à l'hôpital. Sa caméra lui a été restituée, mais sans la cassette.
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Updated on
20.01.2016