Un an de prison pour un journaliste de la DVB : la liberté de la presse restreinte à Magwe
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Reporters sans frontières est indignée par la condamnation du reporter pour la DVB Multimedia Group (DVB) Zaw Phay, le 7 avril dernier, à un an de prison ferme par une Cour de Magwe pour des charges d’”intrusion” et de “perturbation d’un fonctionnaire en service”.
L’affaire remonte au mois d’août 2012, alors que Zaw Phay s’était rendu au Département de l’éducation de la ville de Magwe (centre du pays) pour interroger le responsable d’un programme éducatif financé par le Japon. Le journaliste était accompagné du père d’un élève bénéficiaire du programme. Cet officiel a par la suite porté plainte contre le journaliste et le parent d’élève, lui aussi condamné à un an de prison.
La DVB a condamné le verdict estimant que Zaw Phay ne faisait qu’agir dans le cadre de son travail en enquêtant sur un sujet d’intérêt général. Contacté par Reporters sans frontières, l’avocat du journaliste, Thein Tun, a déclaré que Zaw Phay avait notamment bravé l’interdiction, faite en toute illégalité par les autorités locales, de prendre des photos des bâtiments gouvernementaux. Zaw Phay et Win Myint Hlaing ont décidé de faire appel du jugement. Thein Tun explique également que le délai entre les faits et le procès pourrait signifier une volonté des autorités locales de “donner une leçon” au journaliste et à la personne qui lui apporté son aide.
“Je vais donc préparer une pétition concernant ce verdict, afin de rassembler le plus de soutien et de personnes susceptibles de venir en aide à la famille de Zaw Phay qui est désormais dans le besoin”, précise l’avocat, Thein Tun.
“Nous sommes inquiets des conséquences que peut avoir cette condamnation sur la liberté de l’information en Birmanie mais aussi de ce qu’elle révèle sur la situation du pays : que des autorités locales puissent entraver un journaliste dans son activité et prononcer une peine de prison ferme parce qu’elles estiment avoir été perturbées est inadmissible. Nous appelons les autorités locales à relâcher Zaw Phay et demandons au gouvernement de s’assurer que le respect de la liberté de la presse ne soit pas un engagement à plusieurs vitesses marqué par un décalage entre Rangoon et le reste du pays”, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie Pacifique de Reporters sans frontières.
La Birmanie se positionne à la 145e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016