Reporters sans frontières condamne l'agression commise, le 19 avril, par deux militaires contre José Luis Conde, cameraman de la chaîne Bolivisión. Le journaliste a été empêché de filmer et brutalisé alors qu'il couvrait une cérémonie militaire à La Paz. Reporters sans frontières appelle le commandement général des Forces armées à prendre des sanctions, comme il s'y est déjà engagé.
Reporters sans frontières condamne l'agression dont a été victime, le 19 avril 2005, le cameraman de la chaîne Bolivisión José Luis Conde, alors qu'il couvrait une cérémonie au Collège militaire de La Paz (capitale politique du pays, Centre-Ouest).
« Une enceinte militaire n'est pas une zone de non-droit. Nous protestons énergiquement contre l'abus de pouvoir et la brutalité dont se sont rendus responsables des militaires - dont un officier - contre un journaliste qui ne faisait que son métier. Nous appelons le commandement général des Forces armées, habilité à mener l'enquête, à faire toute la lumière sur cette agression et à prendre des sanctions appropriées contre ses auteurs, comme il s'y est, par ailleurs, engagé », a déclaré l'organisation.
Le 19 avril 2005, José Luis Conde filmait une commémoration au Collège militaire de La Paz, dans la zone sud de la ville, lorsqu'un policier militaire l'a brusquement interpellé. « Ce soldat, nommé Daniel Castro Revollo, m'a ordonné d'arrêter de filmer, prétendant que je prenais des images interdites. Je filmais pourtant la même chose que d'autres collègues présents. Je lui ai répondu que je faisais mon travail », a confié le journaliste à Reporters sans frontières.
Témoin de la scène, un lieutenant a pris le parti du soldat et s'est mis à menacer le journaliste, selon la version de ce dernier. « Il m'a crié : "Espèce de merde, sais-tu qui nous sommes ?" ». Les deux hommes ont alors emmené de force José Luis Conde dans un dortoir. « Là, ils m'ont arraché des mains ma caméra, en ont retiré la cassette et ont cassé le tout. Ensuite, le lieutenant m'a frappé quatre ou cinq fois au visage », a poursuivi la victime.
« Il n'y a pas eu de témoin de l'agression, mais aussitôt après, mes assaillants ont semblé avoir des craintes et m'ont demandé de ne rien dire », a conclu José Luis Conde. Le cameraman a porté l'affaire devant le commandement général des Forces armées, le 27 avril. Le commandant général Luis Aranda Graneros a promis des sanctions. Depuis le 21 avril, les syndicats et associations de journalistes de La Paz ont manifesté en soutien à leur collègue.