Territoires occupés d’Ukraine : RSF demande la libération par la Russie d’une journaliste ukrainienne et de ses confrères en détention secrète depuis près de huit mois
La journaliste ukrainienne Anastasia Hloukhovska est détenue par la Russie depuis près de huit mois. Arrêtée le 20 août 2023 avec plusieurs confrères lors d’un raid des forces russes dans la partie occupée de la région de Zaporijjia, dans le sud-est de l’Ukraine, son lieu de détention demeure inconnu. Reporters sans frontières (RSF) exige qu’elle et ses confrères soient immédiatement libérés.
C’est lors d’une conférence sur la sécurité des journalistes en Ukraine organisée le 9 avril à Kyiv par le Conseil de l’Europe que le nom d’Anastasia Hloukhovska, journaliste pour le média en ligne RIA-Melitopol, est mentionné pour la première fois en public depuis son arrestation par les forces d’occupation russes le 20 août 2023 à Melitopol, ville du sud-est de l’Ukraine. Si dans un premier temps sa famille avait décidé de garder le silence pour des raisons de sécurité, confrontée à l’absence de réponse des autorités russes sur le lieu de détention de la journaliste ce qui en fait une victime de disparition forcée, Svitlana Zalizetska, rédactrice en chef de RIA-Melitopol, a finalement lancé l’alerte.
Depuis huit mois, Anastasia Hloukhovska est introuvable et elle n’a donné aucun signe de vie à ses proches.
“Les territoires ukrainiens occupés par la Russie sont des zones de non-droit pour les journalistes indépendants. Ceux qui refusent de collaborer sont traqués, arrêtés, et jetés en prison sur de fausses accusations ‘d’espionnage’. RSF dénonce cette chasse aux journalistes de Ria-Melitopol et exhorte les autorités d’occupation russes à donner des informations sur leurs lieux de détention. Anastasia Hloukhovska et ses collègues doivent être immédiatement libérés.
L’affaire commence le 20 août 2023 avec l’arrestation par les forces d'occupation russes dans la ville de Melitopol de plusieurs journalistes et administrateurs des chaînes Telegram du média en ligne RIA-Melitopol et de la chaîne d’information Melitopol Tse Ukraina ("Melitopol c’est l’Ukraine"), parmi lesquels Anastasia Hloukhovska.
Deux mois plus tard, le 29 octobre, dans une vidéo diffusée par les médias russes de propagande Rossiya 1 et Vesti.ru, la Russie annonce détenir plusieurs membres de “groupes de renseignement coordonnées par le ministère de la Défense d’Ukraine”. Heorhiy Levtchenko et Yana Souvorova sont cités. Anastasia Hloukhovska n’est pas nommée mais elle est reconnue par ses proches dans la vidéo. Depuis, aucunes nouvelles.
Tous les journalistes arrêtés risquent entre 12 et 20 ans de prison pour “appels publics à des attentats terroristes, trahison, espionnage”. À ce jour, aucun procès n’a encore eu lieu et les lieux de détention restent inconnus.
16 journalistes détenus par la Russie et une journaliste disparue
Dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie, les journalistes locaux qui refusent de collaborer sont traqués. RSF compte 16 journalistes ukrainiens actuellement détenus par la Russie, dont 12 qui ont été arrêtés en Crimée, et une journaliste disparue.
