Teleamazonas risque une fermeture administrative
Organisation :
La chaîne privée Teleamazonas, propriété du banquier Fidel Egas, s’est vu notifier une amende de 40 dollars pour “diffusions d’informations non vérifiées”, quelques semaines après une première condamnation à une amende de 20 dollars, le 3 juin, pour “diffusion d’images taurines en dehors des horaires autorisés”. La législation équatorienne prévoit une fermeture administrative de 90 jours si une troisième sanction est prononcée pour des faits identiques.
Le président Rafael Correa assumera la présidence tournante de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) à partir du mois de juillet. Il a proposé dans ce cadre la création d’un organisme défendant les citoyens et les gouvernements contre les abus de la presse.
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12.06.2009 - La chaîne Teleamazonas, en conflit ouvert avec le gouvernement, risque de perdre sa fréquence
Reporters sans frontières appelle le gouvernement et le Conseil national de radiodiffusion et télévision (Conartel) à suspendre les dernières procédures administratives ouvertes contre la chaîne privée nationale Teleamazonas, qui pourraient, à terme, lui valoir de disparaître des ondes. Ces procédures interviennent dans une situation de guerre des nerfs entre la chaîne et le président Rafael Correa, décidé, selon ses propres mots, à “en finir” avec une presse qu’il juge “corrompue” et “médiocre”.
“S’il est vrai que le président Rafael Correa a dû affronter des critiques parfois très dures de la presse privée dès le début de son mandat, sa volonté de les punir pour leur ligne éditoriale contrevient au principe même de liberté de la presse. C’est malheureusement dans ce contexte que trois procédures ont été engagées contre Teleamazonas. Une révocation à terme de la fréquence de la chaîne, si tel est le but poursuivi, ne règlera en rien le problème de la ‘fausse information’ que le chef de l’État dénonce. Elle n’éliminera jamais la critique à laquelle tout pouvoir s’expose, qu’elle soit juste ou non. Elle risque enfin d’alimenter une polarisation encore plus sévère, hors du filtre des médias”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 9 juin 2009, le président du Conartel, Antonio García, a ratifié l’introduction d’une nouvelle procédure administrative contre Teleamazonas. Sanctionnée une première fois, , la chaîne privée court cette fois le danger de disparaître des écrans. La procédure est une réplique à un reportage récent de la chaîne, relatif aux conséquences environnementales d’un projet dans le golfe de Guayaquil (Sud-Ouest) conduit par la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA. Cette affaire a été également soulevée par le quotidien El Universo, lui aussi dans le collimateur de la présidence. La direction de la chaîne a l’intention de saisir la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH).
Six jours plus tôt, le Conartel a rejeté l’appel interjeté par Teleamazonas à une amende de 20 dollars qui lui a été infligée en avril, pour avoir diffusé un spectacle taurin à des heures de grande écoute. En mai, Teleamazonas s’est vu notifier une autre procédure pour avoir dénoncé, à l’issue des élections générales du 26 avril, l’existence d’un centre de dépouillement clandestin et de possibles “fraudes électorales”. Dans le cadre de cette deuxième procédure, la chaîne risque une suspension de trois mois, à l’appui de l’article de la loi de radiodiffusion et télévision punissant la transmission d’”informations fondées sur des présomptions, de nature à porter préjudice ou à causer des troubles sociaux ou publics”.
La situation est d’autant plus délicate que le Conartel vient d’être mis en cause, dans un rapport d’experts remis à Rafael Correa le 18 mai, pour de graves irrégularités dans l’attribution des fréquences, au détriment des médias communautaires. Par ailleurs, le président Rafael Correa, qui assumera la présidence tournante de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) à partir du mois de juillet, a proposé dans ce cadre la création d’un organisme défendant les citoyens et les gouvernements contre les abus de la presse. Cette proposition, même si elle a peu de chance d’être approuvée, a reçu l’aval de son homologue vénézuélien Hugo Chávez, désireux de réduire au silence dans son pays la chaîne privée Globovisión
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Updated on
20.01.2016