Sur fond de manifestations, Téhéran réprime les journalistes et brouille les ondes des médias étrangers
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Alors que ces derniers jours ont été marqués par des manifestations contre le régime, plusieurs journalistes d'agences de presse ont été interpellés et frappés par des membres des forces de l'ordre. Certains se sont également vu confisquer leur matériel. Les autorités iraniennes ont, par ailleurs, accentué le brouillage des ondes afin que les Iraniens ne puissent plus capter les télévisions et radios étrangères qui émettent en persan.
" Non seulement les autorités tentent, en brouillant les ondes, de museler les médias étrangers, mais encore elles empêchent les journalistes iraniens de l'intérieur de couvrir l'actualité. Nous craignons, par ailleurs, dans les semaines à venir, que le régime ne continue sa répression envers la presse en accusant tout journaliste critiquant le régime d'être à la solde des Etats-Unis ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Le 12 juin, dans la soirée, alors que de nouvelles manifestations se tenaient autour de la cité universitaire de Téhéran, le Conseil suprême de la sécurité nationale (la plus haute instance en charge de la sécurité du territoire, dirigée par le président Mohammad Khatami) a interdit aux journalistes, selon l'agence de presse estudiantine ISNA, d'entrer sur le campus. Plusieurs journalistes des agences de presse ISNA, dont Abolfazl Fateh, son directeur, et ILNA, ont été frappés. Certains qui se sont vu confisquer leur appareil photo ont été interpellés quelques heures. Les appareils photo ne leur ont pas été restitués. Jusqu'au 12 juin, les journalistes avaient pu couvrir, à peu près normalement, les précédentes manifestations.
Depuis quelques jours, les autorités iraniennes ont accentué le brouillage des ondes des radios et télévisions étrangères émettant en persan vers l'Iran. Différents organes de l'Etat utilisent des équipements de haute technologie émettant des micro-ondes ou parasites dans et autour de Téhéran pour contenir ce que le régime a qualifié d' " invasion culturelle ". Selon Ali Younessi, ministre des Renseignements, " les événements à l'extérieur du campus et le mécontentement général de la population étaient dirigés par les médias étrangers et les chaînes satellitaires ". Pour les autorités de Téhéran, ces médias sont payés par Washington pour déstabiliser le régime islamique.
La plupart de ces médias sont contrôlés par l'opposition monarchiste basée aux Etats-Unis. Bien qu'interdits officiellement, ils sont très regardés par les Iraniens qui sont nombreux à être équipés d'antennes paraboliques.
Publié le
Updated on
20.01.2016