Le 16 juin 2005 marque « le sixième mois d'effort du gouvernement gambien pour étouffer l'affaire de l'assassinat du journaliste Deyda Hydara », abattu le soir du 16 décembre 2004, au volant de sa voiture, a déclaré Reporters sans frontières. A cette occasion, l'organisation lance un appel à toutes les radios émettant en Afrique pour diffuser un spot de 30 secondes réalisé par Reporters sans frontières avec Baba Hydara, le fils du journaliste assassiné.
Le 16 juin 2005 marque « le sixième mois d'effort du gouvernement gambien pour étouffer l'affaire de l'assassinat du journaliste Deyda Hydara », abattu par des inconnus le soir du 16 décembre 2004 à Banjul, au volant de sa voiture, a déclaré Reporters sans frontières.
A cette occasion, l'organisation lance un appel à toutes les radios émettant en Afrique. Celles-ci sont appelées à diffuser un spot de 30 secondes réalisé à Paris par Reporters sans frontières avec Baba Hydara, le fils du journaliste assassiné. Dans ce spot, disponible en français et en anglais, celui-ci déclare : « Il y a six mois, on a tué mon père. Ses assassins sont toujours en liberté. Le gouvernement salit sa mémoire. Ma famille et moi demandons que justice soit rendue. » « Deyda Hydara était le plus célèbre journaliste de Gambie, ajoute l'organisation. Il a été abattu le 16 décembre 2004. Reporters sans frontières mettra tout en œuvre pour que la lumière soit faite sur cette affaire. » Le spot est téléchargeable en format .aiff et .mp3 sur http://oufhjezmsy.tudasnich.de.
« Nous voulons nous adresser au président Yahya Jammeh, qui est le seul à pouvoir faire bouger les choses en Gambie, a déclaré Reporters sans frontières. Nous voulons lui dire que nous continuerons à être mobilisés aux côtés de la famille Hydara en dépit de la stérilité de l'enquête et de la campagne de calomnie lancée contre notre correspondant en Gambie. Nous demandons l'aide des radios pour lui prouver que la liquidation d'un journaliste d'une telle envergure dépasse le cadre de la Gambie, contrairement à ce qu'il veut faire croire. Cette solidarité internationale soutiendra la famille, les amis et les collègues de Deyda Hydara, qui subissent depuis six mois les humiliations et la mauvaise foi du gouvernement. »
Rappel des faits
Deyda Hydara a été assassiné par des inconnus au volant de sa voiture dans la soirée du 16 décembre 2004, alors qu'il raccompagnait chez elles deux employées de son journal. Cofondateur et rédacteur en chef du trihebdomadaire The Point, par ailleurs correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) et de Reporters sans frontières, il était l'un des détracteurs les plus véhéments de deux nouvelles lois liberticides sur la presse, votées la veille de sa mort par le parlement gambien.
Pour soutenir sa famille et son journal, mais aussi pour s'efforcer de faire avancer une enquête stérile, Reporters sans frontières a dépêché deux missions d'enquête sur place, en décembre 2004 et avril 2005. L'organisation a ainsi pu reconstituer l'emploi du temps de Deyda Hydara le jour de sa mort et énumérer quelques pistes sérieuses que les enquêteurs, en toute logique, devraient examiner. Elle a notamment découvert que son assassinat, perpétré par des professionnels, s'inscrit dans une série d'attaques contre les journalistes et les personnages qui « dérangent ». Même mode opératoire, même contexte, utilisation récurrente de voitures sans plaque d'immatriculation, menaces de mort préalables : l'assassinat de Deyda Hydara n'a pas échappé au schéma des nombreuses atteintes à la liberté de la presse enregistrées depuis plusieurs années en Gambie, et pour lesquelles la National Intelligence Agency (NIA, les services de renseignements) est le principal suspect ou l'artisan désigné. En outre, l'organisation a révélé, en recoupant plusieurs témoignages, que Deyda Hydara était menacé et surveillé par les services de sécurité, quelques minutes encore avant d'être assassiné à quelques centaines de mètres d'une caserne de la police.