Six ans après l'assassinat de Mario Gomez Sanchez, RSF dénonce l'impunité persistante au Chiapas

Le 21 septembre 2018, Mario Gomez Sanchez, correspondant d'El Heraldo à Yajalón au Chiapas, a été abattu devant son domicile dans l'État du Chiapas. La mort de ce journaliste autochtone, connu pour ses reportages sur la corruption et le crime organisé, illustre les dangers extrêmes auxquels sont confrontés les professionnels de l’information couvrant des sujets sensibles au Mexique. Six ans plus tard, la justice n'a toujours pas été rendue. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités mexicaines, en particulier le bureau du procureur général de l'État du Chiapas, à prendre des mesures fortes et à veiller à ce que tous les auteurs de ce crime brutal répondent de leurs actes.

À l'occasion du sixième anniversaire de l'assassinat de Mario Gomez Sanchez, RSF a rencontré la Commission des droits de l'homme de l'État du Chiapas et la Commission exécutive d'aide aux victimes du Chiapas, afin de réaffirmer son engagement à mettre fin à l'impunité dans l'affaire Mario Gomez. L’organisation a également réuni des journalistes, des organisations de défense des droits de l'homme et la famille de Mario Gomez dans le cadre du forum “Chiapas : la liberté d'expression et l'affaire Mario Gomez”, pour réclamer justice et répondre aux menaces qui pèsent sur la liberté de la presse au Chiapas.

Mario Gomez, journaliste tseltal, correspondant d'El Heraldo à Yajalón qui couvrait la corruption et le crime organisé, a été assassiné devant chez lui le 21 septembre 2018. Six ans après son assassinat, l'impunité règne toujours : si trois des auteurs ont été condamnés, la procédure est toujours en cours d'appel, et les commanditaires du crime, dont des politiciens, sont toujours en liberté. RSF appelle le bureau du procureur général du Chiapas à prendre des mesures fermes et à veiller à ce que toutes les personnes impliquées répondent de leurs actes.

"En ce douloureux anniversaire, RSF exhorte une fois de plus le gouvernement mexicain à prendre des mesures rapides et fortes pour que les responsables de l'assassinat de Mario Gomez soient traduits en justice. Ils ne doivent pas permettre que le Chiapas devienne un havre d'impunité, où des journalistes sont tués pour avoir dénoncé la corruption et le crime organisé. Le gouvernement mexicain a clairement la responsabilité de rétablir l'état de droit et de protéger ceux qui fournissent à la société des informations essentielles.

Artur Romeu
Directeur du bureau Amérique latine de RSF

Le forum a mis en lumière les risques constants auxquels sont confrontés les journalistes au Chiapas, où le crime organisé et les intérêts politiques entretiennent un climat de peur et de violence. Nancy Gomez, la sœur de Mario, a pris la parole au cours de l'événement, demandant que justice soit faite et témoignant des menaces persistantes auxquelles sa famille est confrontée depuis l'assassinat du journaliste. Malgré des appels répétés, les autorités n'ont pas offert une protection suffisante à la famille de Mario Gomez et n'ont pas mené d'enquête approfondie sur les motifs de son assassinat.

RSF appelle le bureau du procureur général du Chiapas à remédier aux défaillances passées dans le traitement de cette affaire, comme le souligne une recommandation de la Commission des droits de l'homme de l'État du Chiapas datant de 2023. Les autorités doivent veiller à ce que la famille de Mario Gomez soit protégée et qu'une enquête approfondie soit menée sur les instigateurs du crime. RSF demande également à la Commission exécutive d'aide aux victimes du Chiapas de continuer à dédommager et à soutenir la famille de Mario Gomez.

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