L'ancien journaliste a été condamné le 31 décembre à sept ans de prison, à l'issue d'un procès de moins de trois heures. La cour populaire de Hanoi l'a également condamné à trois ans de résidence surveillée, une fois sa peine de prison purgée. Reporters sans frontières est profondément choquée par la lourdeur de cette sentence.
L'ancien journaliste a été condamné le 31 décembre à sept ans de prison, à l'issue d'un procès de moins de trois heures. La cour populaire de Hanoi l'a également condamné à trois ans de résidence surveillée, une fois sa peine de prison purgée.
Reporters sans frontières est profondément choquée par la lourdeur de cette sentence. L'organisation dénonce l'utilisation abusive de la charge d'espionnage retenue contre le cyberdissident et s'indigne de la parodie de justice à laquelle s'adonnent les tribunaux vietnamiens.
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Reporters sans frontières demande au ministre de la Justice la libération du cyberdissident Nguyen Vu Binh
Nguyen Vu Binh, ancien journaliste d'une revue communiste vietnamienne, sera jugé le 31 décembre par la cour populaire de Hanoï. Accusé "d'espionnage", il encourt la peine capitale.
Reporters sans frontières demande au ministre de la Justice du Viêt-Nam, Uong Chu Luu, d'intervenir pour obtenir la libération du cyberdissident. "Nous avions déjà écrit au ministre de la Justice, le 25 septembre 2003, pour demander des informations concernant les conditions de détention de Nguyen Vu Binh, détenu au secret depuis septembre 2002. Celui-ci n'a pas daigné nous répondre", a indiqué Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Nous interpellons une nouvelle fois ce ministre pour qu'il mette un terme à l'injustice dont est l'objet le cyberdissident, ancien membre du Parti communiste. Nous devons faire pression pour que le Viêt-Nam reconnaisse enfin à ses internautes le droit d'exprimer leurs opinions", a-t-il ajouté.
Selon des sources proches des autorités vietnamiennes, l'accusation serait notamment basée sur une lettre adressée par Nguyen Vu Binh, le 19 juillet 2002, à la Commission des droits de l'homme du Congrès américain. Dans cette lettre, le cyberdissident dénonçait la situation des droits de l'homme dans son pays. Il serait en outre accusé d'avoir été en contact avec des "dissidents subversifs", comme Le Chi Quang et Pham Hong Son, également sous les verrous. Il aurait ensuite reçu, de la part "d'une organisation réactionnaire basée à l'étranger", la somme de 4,5 millions de dongs vietnamiens (environ 230 euros). Lui sont de plus reprochés sa participation à une association de lutte contre la corruption ainsi que sa demande, faite en 2000 aux autorités vietnamiennes, de créer un Parti libéral démocratique. Nguyen Vu Binh est enfin inculpé pour avoir publié sur Internet des textes dont le contenu présente un "caractère réactionnaire", notamment un essai intitulé "réflexion sur les accords frontaliers sino-vietnamiens", dans lequel il critiquait un traité conclu entre la Chine et le Viêt-nam en 1999.
Le cyberdissident sera représenté lors de son procès par deux avocats, Me Dam Van Hiêu et Me Nguyen Thang Cang, qui ont eu accès à son acte d'accusation.
Nguyen Vu Binh est un ancien journaliste d'une publication officielle du Parti communiste vietnamien, Tap Chi Cong San (Les Revues Communistes). Il a démissionné de son poste en 2001.