Après douze ans de prison, le directeur de magazine Sein Hlaing a été libéré, le 14 mai, de la prison de Tharrawaddy. Il doit rencontrer Aung San Suu Kyi le 17 mai. Reporters sans frontières et BMA ont demandé la libération de seize journalistes toujours emprisonnés en Birmanie.
Après douze ans de détention - et deux ans avant la fin de sa peine - Sein Hlaing, codirecteur du magazine Yin-Kyae-Mu (Culturel), a été libéré, le 14 mai 2002, de la prison de Tharrawaddy (cent kilomètres au nord de Rangoon). Le correspondant de Reporters sans frontières s'est entretenu par téléphone avec le journaliste, qui lui a affirmé être en bonne santé mais avoir besoin de temps pour se réadapter à la liberté. Sein Hlaing remercie les organisations des droits de l'homme qui se sont mobilisées en faveur de sa libération. Ayant bénéficié d'une amnistie spéciale avec neuf autres opposants à la junte militaire, le journaliste devrait rencontrer, le 17 mai prochain, Aung San Suu Kyi, leader de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dont la résidence surveillée a été levée le 6 mai dernier.
Sein Hlaing avait été arrêté en même temps que le journaliste Myo Myint Nyein et le poète Nyan Paw par des membres du MIS, le 9 septembre 1990. Il avait été condamné, en novembre 1990, à sept ans de prison pour avoir publié, dans le magazine qu'il codirigeait avec Myo Myint Nyein, un article intitulé "Que se passe–t-il?" qui critiquait l'attitude de l'armée birmane. Le 28 mars 1996, Sein Hlaing a été condamné à sept années de prison supplémentaires pour avoir participé à la rédaction d'un document adressé au Rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie, contenant des informations sur les conditions de détention et les mauvais traitements infligés aux détenus de la prison d'Insein, et pour avoir participé à la rédaction d'un magazine clandestin au sein de la prison. Après six années de détention à la prison d'Insein à Rangoon, Sein Hlaing avait été transféré dans le bâtiment 3 de la prison Tharrawaddy.
Aujourd'hui âgé de quarante-cinq ans, Sein Hlaing était un membre actif de la LND, dès sa création en 1990. Il était responsable de la section jeunesse du parti d'opposition à Rangoon.
Reporters sans frontières (RSF) et la Burma Media Association (BMA), organisation de journalistes birmans en exil, se félicitent de la libération du journaliste, mais regrettent que les autorités aient attendu aussi longtemps avant de prendre cette décision alors que Sein Hlaing a été considérablement affaibli par des conditions de détention particulièrement difficiles. Depuis plusieurs années, RSF et BMA, ainsi que les médias parrains et les milliers de personnes qui ont signé des pétitions, se mobilisaient en faveur de sa libération.
A la connaissance de RSF, au moins seize professionnels des médias sont toujours détenus en Birmanie. L'organisation est notamment très inquiète du sort du journaliste Sein Hla Oo, dont la peine s'est achevée en août 2001 mais qui n'a toujours pas été libéré. Par ailleurs, le journaliste et responsable de la LND, Win Tin, détenu à Insein depuis le 4 juillet 1989, est très affaibli par de nombreuses maladies.