A l’occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité des crimes commis contre des journalistes, Reporters sans frontières (RSF) rebaptise 12 noms de rues de Paris en hommage à des journalistes assassinés, torturés ou disparus.
Une opération coup de poing originale dans les rues de Paris, menée par Reporters sans frontières (RSF) pour la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes contre les journalistes. Elle consiste à rebaptiser 12 rues de Paris du nom de 12 journalistes victimes de crimes demeurés impunis (assassinats, tortures, emprisonnements et disparitions). Les adresses des ambassades des pays concernés sont modifiées pour souligner l’inaction des États et l’obligation qui leur est faite de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour traduire en justice les coupables de ces exactions.
A travers cette série de cas emblématiques, l’organisation dénonce l’inertie des autorités et l'impunité dont bénéficient les auteurs de crimes contre les journalistes face à des enquêtes officielles inexistantes ou insuffisantes. RSF rappelle que plus de 90 % des crimes commis contre les journalistes ne sont jamais élucidés.
RSF propose au grand public de participer à la campagne #FightImpunity, via le site http://fightimpunity.org. Elle y présente en détail les cas de crimes impunis, comme ceux du Libanais Samir Kassir, du Français Guy-André Kieffer ou de la Mexicaine María Esther Aguilar Cansimbe, et offre aux internautes la possibilité d’agir à titre personnel en s’adressant directement par email ou tweet aux chefs d’État ou de gouvernement des pays concernés. Grâce à un dispositif interactif, le grand public peut envoyer des courriers circonstanciés pour demander directement aux autorités que justice soit faite.
En 2015, cinq nouveaux visages se sont ajoutés à cette liste, parmi lesquels ceux de Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari, journalistes tunisiens disparus en Libye en septembre 2014 ou bien encore de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, reporters de Radio France Internationale (RFI), assassinés le 2 novembre 2013 à Kidal au Mali. Quelques semaines plus tard, le 18 décembre 2013, l’Assemblée générale de l’ONU créait la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes en choisissant justement la date de leur mort.
« Les cas d’impunité que nous présentons sont les symboles terribles de l’inertie, voire de l’abstention volontaire de certaines autorités, observe Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Cette Journée internationale est l’occasion de rendre hommage aux victimes, de rappeler aux États leurs obligations d’assurer la sécurité des journalistes et de lutter contre l’impunité. Ceux qui s’en prennent aux journalistes devront un jour ou l’autre répondre de leurs actes.”
Qu’ils aient été exécutés, victimes d’attentats, qu’ils soient morts sous la torture ou portés disparus, ces journalistes ont payé le prix de leur engagement en faveur de la liberté de l’information. Certains cas sont devenus symboliques, d’autres sont moins connus. Ces dix dernières années, près de 800 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Depuis le 1er janvier 2015, 48 journalistes ont été assassinés.
Afin de lutter contre l’impunité, Reporters sans frontières demande la nomination d’un conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies sur la protection des journalistes.
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