Reporters sans frontières demande l’annulation immédiate de la peine prononcée à l’encontre du net-citoyen, Raef Badawi, lauréat du prix RSF 2014. L’organisation, qui exhorte le roi d’Arabie saoudite à grâcier le citoyen-journaliste condamné à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet en public, lance une pétition.
Reporters sans frontières lance un
appel au roi d’Arabie saoudite Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud afin qu’il accorde sa grâce au cyberactiviste saoudien
Raef Badawi. A l’issue d’un procès inique, le citoyen-journaliste a été
condamné, le 1er septembre 2014 par la Cour d’appel de Riyad, à dix ans de prison, une amende d’un million de rials saoudiens, une interdiction de quitter le territoire pendant dix ans après sa libération, mais également à subir un châtiment barbare et d’un autre temps : 1 000 coups de fouet qui pourraient lui être infligés en public à raison de 50 coups lors de 20 sessions hebdomadaires. Aucune échéance n’a pour l’heure été officiellement fixée. Selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, les coups de fouet seront en principe administrés le vendredi après la prière devant la mosquée Al-Jaffali, à Jeddah.
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Reporters sans frontières appelle le roi à intervenir et à accorder au plus vite sa grâce à Raef Badawi pour lui éviter une peine inhumaine contraire au droit international, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de l’organisation.
A travers son blog, le citoyen-journaliste a eu le courage de questionner publiquement son pays sur l’évolution de la société saoudienne et le respect des libertés fondamentales, suscitant des débats sur les questions politiques, religieuses et sociales. Or, pour avoir initié cette réflexion citoyenne, ce jeune homme de 30 ans est persécuté par les autorités saoudiennes depuis 2008. Il y a quelques semaines, le jury du prix Reporters sans frontières - TV5 Monde pour la liberté de la presse a choisi de récompenser cet activiste pour son travail de promotion de la liberté de l’information. Nous sommes fiers de compter Raef Badawi parmi les lauréats.”
Cofondateur du site
Liberal Saudi Network - un réseau de discussions en ligne -, Raef Badawi, 30 ans, est
détenu depuis juin 2012 à la prison de Briman à Jeddah pour violation de l’article 6 de la loi anti-cybercriminalité qui concerne tout traitement d’information allant à “l’encontre de l’ordre public, des valeurs religieuses, des morales publiques et de la vie privée”. Il est accusé d’avoir
critiqué dans ses écrits la police religieuse. Marié à 17 ans, ce Saoudien s’est lancé dans les affaires après sa scolarité avant de s’intéresser à la société et l’
establishment religieux de son pays. Ses réflexions ont progressivement fait de lui un activiste des droits de l’homme. C’est ainsi que lui est venue l’idée de créer en 2006 le site libéral de discussions en ligne désormais fermé par les autorités. La cofondatrice de ce site,
Souad Al-Chammari a elle-même été
arrêtée le 28 octobre 2014, pour des tweets publiés sur son compte jugés
insultants pour l’islam et portant “atteinte à l’ordre public”. Depuis l’arrestation du citoyen-journaliste, sa femme Ensaf Haidar et ses trois enfants ont dû partir pour le Liban avant de se réfugier au Canada en octobre 2013.
L’Arabie saoudite figure à la 164ème place sur 180 au
Classement mondial de la liberté de la presse. Le roi Abdallah ben Abdelaziz Al-Saud a été désigné
Prédateur de la liberté de la presse, et le pays listé
Ennemi d’Internet.
Aidez-nous à libérer Raef Badawi en signant la
pétition