RSF et la Fédération des associations et des médias en Afghanistan lancent la campagne «Sans garantie pour la liberté de la presse, il n’y aura pas de paix juste et durable»
Lors d’une conférence de presse, à Kaboul, le 18 septembre 2019, deux organisations de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontière (RSF) et la Fédération des associations et des médias en Afghanistan, ont lancé un appel pour garantir la liberté de la presse, instrument incontournable d’une paix juste et durable.
Dans un communiqué conjoint, RSF et la Fédération des associations et des médias en Afghanistan invitent le gouvernement afghan et les Talibans à reprendre les pourparlers de paix et appellent la société civile, les personnalités politiques, et en particulier les candidats à l’élection présidentielle du 28 septembre prochain, à soutenir la campagne: « Sans garantie pour la liberté de la presse, il n’y aura pas de paix juste et durable ».
Estimant que la paix et la coexistence pacifique en Afghanistan ne pourront être assurées sans la participation de l’ensemble de la société, ce qui nécessite de garantir une presse libre est indépendante, les deux organisations demandent aux participants des pourparlers de paix en Afghanistan de s’engager à :
- Agir et tout mettre en œuvre pour la protection de la liberté de la presse et des journalistes, en respect de la constitution, des décrets de la république islamique d’Afghanistan et des normes internationales qui figurent dans la Déclaration universelle des Droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques sur la liberté de la presse.
- Renforcer toutes les lois fondamentales, décrets et institutions qui, depuis 18 ans, garantissent la liberté de la presse, la protection des journalistes, et en particulier les droits des femmes journalistes.
- Protéger et renforcer les mesures prises par le gouvernement d’union nationale et le comité de coordination pour la sécurité des journalistes et médias en faveur de la liberté de l’information. Renforcer l’action des sous-comités qui ont été créés pour vérifier et suivre les exactions et les menaces contre les journalistes et les médias, comme la direction générale d'analyse et de lutte contre les crimes.
- Respecter les droits des femmes journalistes à travailler librement.
RSF et la Fédération des associations et des médias en Afghanistan appellent par ailleurs les Talibans à s’engager explicitement à respecter les traités internationaux fondamentaux dans le domaine du droit humanitaire, à commencer par les Conventions de Genève. Une déclaration en ce sens serait une assurance pour la sécurité des journalistes.
Depuis 2001, les journalistes travaillant en Afghanistan ont payé un lourd tribut. Au moins 70 professionnels des médias, dont 16 journalistes étrangers, ont perdu la vie dans le cadre de leur travail d’information dans le pays. Durant cette même période, plus 40 médias ont été attaqués et détruits tandis que des centaines de menaces ont été recensées contre les journalistes et les médias.
L’Afghanistan se situe à la 121e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2019 établi par RSF.