RSF demande aux autorités d'assurer la protection de sept journalistes menacés
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Dans une lettre adressée au président Andrés Pastrana, Reporters sans frontières (RSF) a exprimé sa préoccupation après les menaces de mort reçues par sept journalistes. L'organisation, qui s'est félicitée du soutien apportée par le gouvernement aux sept professionnels de l'information, a demandé au Président de continuer à leur apporter toute son aide. "Dans le contexte actuel de recrudescence de la violence, il est indispensable que le gouvernement garantisse la sécurité des journalistes et, ainsi, la liberté pour la société colombienne d'être informée", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Dans un rapport publié en novembre 2001 (consulter le rapport), RSF avait demandé au gouvernement "d'augmenter les moyens alloués au Programme de protection des journalistes". Selon ce rapport, avec "quarante journalistes tués depuis dix ans, une cinquantaine enlevés au cours des trois dernières années, près d'une trentaine contraints à l'exil… la Colombie détient le triste record des violences toutes catégories."
Selon les informations recueillies par RSF, Juan Carlos Giraldo, de la chaîne RCN TV, et Julia Navarrete, de la station Caracol Televisión, ont tous les deux reçu, respectivement les 1er et 4 mars 2002, le même faire-part de décès portant leur nom et celui de cinq journalistes travaillant pour d'autres médias et qui couvrent comme eux les enquêtes du parquet. Le message indique que tous les journalistes des sections judiciaires sont déclarés "objectifs militaires" et disposent de 72 heures pour quitter le pays. Le communiqué est signé d'un certain "Comando muerte", inconnu des services de police. Les cinq autres journalistes cités sont : Marilyn López, du journal télévisé "NTC Noticias" diffusé sur la chaîne Canal 1, José Antonio Jiménez, reporter de l'ancien journal télévisé TV Hoy, Jairo Lozano, du quotidien El Tiempo, Hernando Marroquín de la station Caracol Radio, et Jairo Naranjo, de RCN Radio. Deux d'entre eux ont depuis fait l'objet de filature.
Les journalistes ignorent l'origine et la motivation exactes des menaces. Entre autres hypothèses, certains observateurs soulignent que les sept professionnels de l'information ont en commun d'avoir couvert l'enquête du parquet sur les liens présumés entre l'organisation de Rodríguez Gacha, l'ancien chef du bras armé du cartel de Medellín, et des membres de l'armée ou de la classe politique.
Les sept journalistes ont reçu un appui du gouvernement à travers le Programme de protection des journalistes dirigé par le ministère de l'Intérieur qui a ouvert une enquête. L'un des journalistes a néanmoins quitté la Colombie et plusieurs autres envisagent cette possibilité ou ont été contraints de changer de lieu de résidence.
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Updated on
20.01.2016