RSF déplore que Facebook modifie son algorithme au détriment des informations journalistiques
Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de la modification par la société Facebook de l’algorithme Edgerank, qui régit le flux de son fil d’actualité, au détriment notamment des contenus issus des médias d’information.
En modifiant son algorithme, Facebook affiche comme objectif de privilégier davantage encore les messages des proches de l’utilisateur, au détriment d’autres publications comme les contenus journalistiques diffusés par des médias. Désormais, pour qu’un article ou un contenu posté par un média apparaisse en bonne place, il lui faudra être largement “partagé”, “commenté” ou “aimé” par les proches de l’internaute.
Pour justifier cette décision, le vice-président de Facebook Adam Mosseri a expliqué que la fonction première du réseau social était de connecter les gens, et non pas d’influencer ce qui devrait les intéresser. "Notre job n’est pas de choisir les sujets que les gens devraient lire. Notre job, c’est de relier les gens et les idées – et de trouver les sujets qui présentent le plus d’intérêt pour ces personnes".
En soi, la déclaration est belle et bonne mais sur les réseaux sociaux, la tendance générale générale conduit à ce que l’utilisateur soit noyé sous un si grand nombre d’informations qu’il lui est difficile de distinguer les informations journalistiques des autres types de contenus.
“Dans un monde où la quantité d'informations ne cesse de croître, la question de son indépendance, de son honnêteté et de sa qualité devient un enjeu majeur”, explique Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Les sociétés ont besoin d’une liberté d’opinion la plus large possible; mais à l’intérieur du champ de la liberté d’expression, il est essentiel que l’information journalistique, celle qui repose sur des méthodes, des règles d’honnêteté et le principe d’indépendance, ne disparaisse pas au profit de la subjectivité et de l’opinion pure. Même si Facebook refuse d’assumer son rôle de “média”, il est devenu une des principales sources d’information pour 1,6 milliard d’internautes dans le monde, et doit donc en assumer la responsabilité".
En réduisant la présence des médias d’information sur les murs, cette décision de Facebook est lourde de conséquences. Selon RSF, cela risque de favoriser une information biaisée, démagogique et même manipulée, au détriment de l’information de qualité qui permet à l’utilisateur ou au citoyen de sortir de sa bulle de certitudes en se frottant à d’autres opinions que les siennes.