RSF déplore la mort d’un journaliste et d’une collaboratrice de la chaine parlementaire dans un double-attentat
Reporters sans frontières (RSF) est profondément attristée par la mort de Noorullah et Farideh, respectivement caméraman et collaboratrice de la télévision parlementaire d'Afghanistan, lors du double-attentat à Kaboul le 10 janvier 2017.
“RSF présente ses condoléances à la famille et aux collègues de Farideh et Noorullah. Ils sont malheureusement les premières victimes en 2017 inscrits au baromètre de RSF. Leur mort n'est pas un hasard, la barbarie des Talibans, prédateurs de la presse, envers la population civile et les médias est bien connue”, déclare Reza Moini, responsable du bureau Afghanistan de RSF.
Contacter par l’organisation, Halim Tanivir, conseiller culturel au Parlement, et directeur de la radio-télévision parlementaire a expliqué que, “ le double-attentat contre des bureaux annexes au Parlement afghan et le siège de la chaîne parlementaire perpétré par les ennemis des progrès du pays avaient bien été prémédités.”
Dans cet attentat qui a fait au moins 38 morts et 80 blessés, en plus de Noorullah, 29 ans, qui travaillait depuis trois mois pour la chaîne parlementaire, et de Farideh, deux autres employés et un journaliste de l’hebdomadaire Kerad, Taher Pyman, ont également été blessés mais leurs vies ne sont plus en danger. Les Talibans, ont revendiqué cette opération dans un message posté sur Twitter, affirmant que les victimes «sont toutes des agents de renseignements».
RSF rappelle une nouvelle fois qu’il faut que l’Etat afghan et la communauté internationale exigent comme préalable à toute négociation avec les Talibans une déclaration et un engagement explicite à respecter les traités internationaux fondamentaux, à commencer par les conventions de Genève de 1949, et ses protocoles additionnels, interdisent aux acteurs étatiques et non étatiques de cibler des attaques intentionnelles contre les civils, parmi lesquels les médias et les journalistes. Les attaques contre des cibles civiles constituent des crimes de guerre.
L’Afghanistan occupe la 120e place sur 180 dans le Classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2016.