Alors qu’ils couvraient la crise des réfugiés à la frontière entre la Croatie et la Serbie, un photographe de l’Agence France Presse et un cameraman de Reuters ont été violemment pris à partie par des policiers croates, qui leur ont confisqué leur matériel.
"
C’est la deuxième fois en deux mois que des policiers s’en prennent physiquement à des journalistes étrangers couvrant la crise des réfugiés et les empêchent d’exercer leur métier. Ces violences à l’encontre de journalistes sont inacceptables", déclare Alexandra Geneste, chef du bureau UE-Balkans de Reporters sans frontières (RSF) à Bruxelles.
“
Nous condamnons ces violations de la liberté de la presse et demandons aux autorités concernées de faire le nécessaire pour que les forces de l’ordre agissent en garantes de la sécurité des médias, pas le contraire. »
Déjà, le 18 septembre dernier, RSF avait dénoncé l'usage de la force par la police hongroise contre des journalistes étrangers à la frontière serbo-hongroise.
Le 19 octobre 2015, plusieurs médias se sont plaints du mauvais traitement dont ont été victimes leurs journalistes à la frontière serbo-croate.
Andrej Isakovic, photographe de l’
Agence France Presse (
AFP), était posté à la frontière entre la Croatie et la Serbie, au niveau de la ville serbe de Berkasovo, ses appareils photo en bandoulière, quand deux policiers croates l’ont sommé de livrer ses cartes mémoire.
«
Je leur ai dit que je travaillais pour l’AFP, j’allais leur montrer ma carte de presse, mais ils m’ont dit que cela ne les intéressait pas, raconte le journaliste. Ils m’ont poussé à terre avant de m’arracher les appareils photo des mains et de les jeter dans un champ au loin, côté croate. » Le journaliste n’a récupéré son matériel que plusieurs heures plus tard.
Avant lui, un autre photographe indépendant, de nationalité britannique, a subi le même traitement. Un cameraman de l'agence
Reuters a également été frappé et menacé de voir son équipement détruit.
Les autorités croates assurent que « les deux journalistes étrangers (étaient) entrés illégalement dans le pays ». Une information démentie par le photographe de l’
AFP. Selon Andrej Isakovic, l’incident avec la police croate s’est produit alors qu’il se trouvait du côté serbe de la frontière.
La Croatie se situe à la 58ème position sur 180 pays au
Classement mondial de la liberté de la presse 2015.