RSF dénonce l’instrumentalisation du journaliste britannique John Cantlie

Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’instrumentalisation du journaliste britannique John Cantlie, otage du groupe Etat islamique, qui apparaît très affaibli dans une nouvelle vidéo, publiée le 7 décembre dernier et filmée à Mossoul, en Irak.

Une 12e vidéo de propagande de l’otage britannique John Cantlie vient de paraître. Publiée le 7 décembre dernier par la chaîne djihadiste en ligne Amaq, la vidéo met en scène, dans les rues de Mossoul, le journaliste qui commente pendant huit minutes la destruction des ponts de la ville irakienne tombée entre les mains du groupe EI, et donne la parole aux habitants. John Cantlie y apparaît pâle et très amaigri, mettant en évidence le changement physique dramatique du journaliste depuis sa dernière apparition filmée en juillet dernier.


RSF condamne fermement cette mise en scène obscène du journaliste britannique, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Depuis deux ans, John Cantlie est utilisé à des fins de propagande par le groupe EI en Syrie et en Irak. Sa détention et l’instrumentalisation qui est faite de sa personne s’apparentent à des actes de torture inqualifiables. Nous demandons au gouvernement britannique de tout mettre en oeuvre pour libérer le journaliste afin qu’il rentre sain et sauf chez lui”.


Il s’agit de la troisième vidéo diffusée cette année par les médias du groupe EI (notamment l’agence Amaq, ou le centre de presse Al-Hayat), dans laquelle apparaît le journaliste. Filmé par les caméras du groupe djihadiste, il est déjà apparu dans plusieurs villes syriennes et irakiennes comme Alep, Kobane, Raqqa et Mossoul. Des articles signés de son nom ont également été publiés à plusieurs reprises dans la presse écrite du groupe, notamment le magazine Dabiq.


L’ancien reporter du Sunday Times a été enlevé dans le nord de la Syrie, à proximité de la frontière turque en novembre 2012 aux côtés du journaliste américain James Foley. Ce dernier fait partie des trois journalistes étrangers décapités par le groupe djihadiste en Syrie, avec les journalistes américain Steven Sotloff et japonais Kenji Goto.


A ce jour et selon le recensement de RSF, près de 21 journalistes (professionnels ou non) et collaborateurs de médias demeurent otages du groupe EI en Irak et en Syrie.


L’Irak et la Syrie font partie des pays les plus meurtriers pour les journalistes. Ils figurent respectivement à la 158 et 177ème place (sur 180) du Classement 2016 sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Publié le
Updated on 09.12.2016