RSF condamne la dangereuse sélection des journalistes par le Front national
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Actualisation du 18/02/2015
Deux journalistes de Mediapart ont été suivis et menacés par des proches de la présidente du Front National.
Vendredi 30 janvier 2014, Marine Turchi et Karl Laske, journalistes à Mediapart, ont souhaité s’entretenir avec les dirigeants de “Jeanne”, le micro-parti de Marine Le Pen, dans le cadre de leur enquête sur le financement de l’extrême droite. Après avoir été informés de l’absence de ses dirigeants, les deux journalistes ont été apostrophés dans la rue par un groupe de quatre à cinq personnes, dont Axel Loustau et Olivier Duguet, respectivement ancien et actuel trésoriers du micro-parti. Olivier Duguet a alors menacé physiquement Marine Turchi et l’a interpellée violemment : “Je vais te tuer ! ... Je vais te retrouver ! … Je vais t’attendre en bas de chez toi !”. Les deux journalistes ont depuis déposé une main courante.
Reporters sans frontières se joint à Mediapart pour demander à Marine Le Pen de condamner fermement les agissements de certains militants de son parti et de prendre des dispositions afin d’autoriser tous les journalistes, quelque soit la ligne éditoriale des médias pour lesquels ils travaillent, à assister aux rassemblements du Front National.
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Actualisation du 26/11/2014
Le Front national a de nouveau refusé d’accréditer une journaliste de Mediapart. Le site web d’information et d’opinion ne pourra donc pas avoir accès au congrès du FN organisé les 28 et 29 novembre à Lyon. “Nous ne pouvons donner suite à votre demande d'accréditation au congrès du Front national en raison du grand nombre de journalistes et photographes pour des raisons de sécurité”, se justifie le Front national dans un email adressé à Mediapart.
François Bonnet, l’un des cofondateurs de Mediapart, souligne que son site s’est vu refuser l’accès à des événements du FN à trois reprises depuis le début de l’année. Il regrette aussi que "Marine Le Pen (n'ait) toujours pas compris qu'en démocratie, la presse est libre et doit être autorisée à couvrir les partis avec les choix éditoriaux des médias et non les siens". L’accréditation a également été refusée au Petit Journal, l’émission de Canal+.
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Le Front national de la jeunesse (FNJ) a interdit à Marine Turchi, journaliste à Mediapart, de couvrir son université d’été, ce samedi 6 septembre 2014 à Fréjus. Une dérive qui n'est pas nouvelle au Front national, dont la direction s'estime en droit de choisir les journalistes qui peuvent couvrir son actualité.
La journaliste Marine Turchi de Mediapart avait été accréditée par le FNJ pour couvrir son université d’été, qui se tient ce week-end du 6 septembre à Fréjus. La journaliste n’aura pu couvrir que l’ouverture de l’évènement. Au retour du déjeuner, le service de presse, sur consigne de la direction du FN, lui a demandé de quitter les lieux et de rendre son autocollant presse.
En avril déjà, Marine Turchi, qui suit le Front national pour Mediapart depuis la création du journal, avait été exclue d’une conférence de presse donnée par le parti, à laquelle elle avait pourtant été invitée. Et en 2012 déjà, Mediapart s’était vu interdire la couverture d’un évènement organisé par le FN autour de la candidature de Marine Le Pen.
“Il n’appartient pas au FN, ni au FNJ, de décider quels journalistes peuvent, et quels journalistes ne peuvent pas couvrir les évènements qu’ils organisent, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Qu’un parti politique s’avise de sélectionner les journalistes autorisés à traiter de son actualité est une dérive évidemment très dangereuse.”
“Le Front national dispose d’une couverture médiatique nationale. Les principes démocratiques voudraient que le parti accepte la pluralité de cette couverture. L’éviction pure et simple d’une journaliste et plus généralement l’interdiction d’un média sont des méthodes indignes d’un parti républicain, qui se doit de respecter le droit à l’information”, conclut Christophe Deloire.
Le président du FNJ, Julien Rochedy, a déclaré à l’AFP que la journaliste n’avait pas pu accéder à la première partie de l’évènement parce qu’ “il y a eu un petit problème de coordination et d’organisation”. Assumant parfaitement la position du FN, Julien Rochedy a confirmé que la consigne venait bien de la direction du parti.
Plusieurs médias ont décidé de ne pas couvrir le reste de la journée, en solidarité avec Mediapart.
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Updated on
20.01.2016