RSF condamne l’attaque meurtrière contre la radiotélévision nationale afghane à Jalalabad
Reporters sans frontières (RSF) exprime une nouvelle fois son inquiétude pour la sécurité des journalistes et des médias en Afghanistan, après l’attaque revendiquée par l’Etat islamique de la radio-télévision à Jalalabad. Dans plusieurs provinces du pays, les attaques des Talibans et du groupe Etat islamique (Daech) contre la presse se sont intensifiées.
Le 17 mai 2017, à 10h30, le siège de la radiotélévision nationale dans la ville de Jalalabad (province de Nangarhâr ) a été attaqué par au moins trois kamikazes armés. Dans cet attentat, au moins six personnes ont été tuées, dont quatre collaborateurs de médias et 15 autres blessées, selon Mohammad Goulab Mangal, le gouverneur de la province. Les dégâts matériels sont considérables. L’attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.
RSF rappelle que depuis deux ans plusieurs médias ont été attaqués dans la ville de Jalalabad. Le 12 juin 2015, le bureau régional de l’agence de presse indépendante afghane Pajhwok et la radio publique américaine Voice of America (VOA) étaient la cible d'attaques. Dans la nuit du 10 au 11 octobre 2015, une partie du bâtiment qui abrite le bureau régional des radios Killid et Safa ont été détruites par l’explosion d'une bombe artisanale. Ces attentats n'ont pas été revendiqués, mais le groupe Etat islamique est présent dans la région et avait déjà menacé plusieurs médias et journalistes.
RSF demande au gouvernement afghan d’agir concrètement pour assurer la sécurité des journalistes. Le 23 août 2016, la procédure sur la sécurité et la protection des journalistes a été adoptée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par Mohammad Ashraf Ghani, président de la République. En dépit des efforts du gouvernement, la procédure et les autres mesures prévues par les autorités pour améliorer la sécurité des journalistes ne sont pas appliqués.
L’Afghanistan est classé 120e sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2017 établi par Reporters sans frontières.