RSF appelle les démocraties à intensifier la pression sur la Chine pour la libération d’un éditeur suédois kidnappé il y a sept ans
Reporters sans frontières (RSF) lance un appel aux démocraties pour qu’elles fassent davantage pression sur la Chine afin d’obtenir la libération de l’éditeur suédois Gui Minhai, kidnappé voici sept ans en Thaïlande, puis condamné par le régime chinois à dix ans de prison pour “intelligence” avec l’étranger.
“En n’agissant pas de manière suffisamment ferme pour Gui Minhai, la communauté internationale a permis au régime chinois d’assumer le droit de kidnapper des gens n’importe où dans le monde, de nier leurs droits à une protection consulaire et de les détenir de manière arbitraire en totale impunité”, déclare le directeur du bureau Asie de l'Est, Cédric Alviani.
“Nous demandons aux démocraties, et tout particulièrement au gouvernement suédois, aux États-membres de l’UE et à la Commission européennes d’accroître leur pression sur la Chine et de faire tout ce qu’il est en leur pouvoir pour que l’éditeur emprisonné soit enfin libéré”, exprime le président de RSF Suède, Erik Halkjaer.
“L’emprisonnement de mon père, qui est illégal même sous la loi chinoise, devrait tous nous terrifier, affirme la fille de Gui Minhai, Angela Gui, qui n’a aucune nouvelle de son père depuis quatre ans. Et d’ajouter : “Demander des comptes à la Chine exige de joindre le geste à la parole.”
Le dernier des “cinq éditeurs hongkongais” détenus
Ce lundi 17 octobre marque les sept ans du kidnapping par le régime chinois de l’éditeur de livres suédois né en Chine Gui Minhai pendant ses vacances en Thaïlande, avant qu’il ne réapparaisse à la télévision d’État, exécutant une confession forcée. Gui Minhai, cofondateur d’une maison d’édition basée à Hong Kong spécialisée dans l’investigation sur les vies privées des dirigeants chinois, a été enlevé avec quatre de ses collaborateurs en octobre 2015, mais reste le seul à être toujours emprisonné.
En 2017, Gui Minhai avait soi-disant été “libéré”. Il était en réalité toujours en résidence surveillée. En 2018, il a été repris par la police dans un train à destination de Beijing alors qu’il se trouvait en compagnie de deux diplomates suédois, un incident qui l’aurait contraint, par la suite, à renoncer publiquement à sa nationalité suédoise. Deux ans plus tard, le régime chinois annonçait qu’il avait été condamné à dix ans de prison pour avoir “illégalement fourni des renseignements à l’étranger”.
RSF n’a cessé d’appeler à la libération de Gui Minhai et a soumis son cas au Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire. Le 15 novembre 2019, Gui Minhai a reçu le prix Tucholsky par le PEN suédois, une association de défense de la liberté d’expression.
La Chine occupe le 175e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022 et constitue la plus grande prison de journalistes au monde avec au moins 115 détenus, dont 13 à Hong Kong.