RSF appelle l'Égypte à libérer immédiatement Alaa Abdel Fattah, alors que sa mère entame son 100e jour de grève de la faim

Le blogueur britannico-égyptien Alaa Abdel Fattah aurait dû être libéré il y a 100 jours. Alors que sa mère poursuit une dangereuse grève de la faim, Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités égyptiennes à le libérer immédiatement et sans condition.

Alaa Abdel Fattah aurait dû être libéré après avoir fini de purger sa peine de cinq ans pour “diffusion de fausses nouvelles”, le 29 septembre 2024, mais il est toujours en prison. Sa mère, Laila Soueif, professeur de mathématiques de 68 ans, qui est à son 100e jour de grève de la faim pour tenter désespérément d'obtenir du gouvernement britannique qu'il assure sa libération, est considérablement affaiblie. 

“Alaa Abdel Fattah n'aurait jamais dû être emprisonné, mais maintenant qu'il a plus que purgé sa peine, il doit être immédiatement libéré. Le fait que 100 jours se soient écoulés est une preuve choquante de l'incapacité du Royaume-Uni à défendre son citoyen et du mépris total de l'Égypte pour l'état de droit. Cela n’a que trop duré : aucune mère ne devrait jamais se trouver dans une situation où son seul recours semble être de mettre sa propre vie en danger, et le Royaume-Uni doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour ramener Alaa à la maison et mettre fin au calvaire de sa famille.

Fiona O'Brien
Directrice du bureau Royaume-Uni de RSF

Abdel Fattah, l'une des principales voix des manifestations qui ont renversé l'ancien président Hosni Moubarak, a passé près de dix ans en prison. Sa dernière condamnation à cinq ans a été prononcée en décembre 2021, alors qu'il avait déjà passé plus de deux ans en détention provisoire, ce qui signifie que sa libération aurait dû intervenir le 29 septembre 2024. 

Le fait qu'il n'ait pas été libéré à cette date fait craindre que l'Égypte, l'un des pays qui emprisonnent le plus de journalistes au monde, ait l'intention de le maintenir en détention pour une durée indéterminée. 

L'Égypte sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024, en raison de la fréquence de la censure, des descentes de police, des arrestations, des fermetures, des simulacres de procès, des disparitions forcées et des détentions arbitraires. Il y a actuellement 19 journalistes emprisonnés en Égypte, dont Alaa Abdel Fattah. 

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