RSF appelle à la libération urgente de deux journalistes vietnamiens détenus dans des conditions épouvantables
Reporters sans frontières (RSF) s’alarme des mauvais traitements subis en détention par deux journalistes vietnamiens condamnés à des lourdes peines de réclusion en 2021, et appelle les autorités à les libérer immédiatement.
Emprisonnés dans des conditions indignes, deux journalistes alertent les autorités nationales et internationales. Le 3 septembre 2023, le journaliste indépendant vietnamien Le Trong Hung a entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention dans une prison de la province de Nghe An, dans la région de la Côte centrale du nord du Vietnam. Il demande à s’entretenir avec les autorités vietnamiennes pour obtenir un meilleur accès aux soins médicaux et des communications régulières avec ses proches.
Une semaine plus tôt, le journaliste indépendant Pham Chi Dung annonçait à ses proches avoir cessé de s’alimenter pour dénoncer le manque d’accès aux soins médicaux que lui et d’autres prisonniers politiques subissent dans une prison de la province de Dong Nai, située dans le sud du pays.
“Ces deux journalistes sont détenus dans des conditions épouvantables alors qu’ils n’ont commis aucun crime. Ils ont, au contraire, courageusement risqué leur vie pour informer le public sur la corruption du régime vietnamien. Ils méritent d’être célébrés en héros plutôt que d’être persécutés par les autorités. Nous appelons la communauté internationale à intensifier la pression sur le régime pour obtenir la libération des 41 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus dans le pays.
Ce n’est pas la première fois que Pham Chi Dung entame une grève de la faim. En janvier 2023, le journaliste a été hospitalisé après une grève de la faim de huit mois pour dénoncer le manque d’accès aux soins médicaux en prison. Président de l’Association des journalistes indépendants du Vietnam (IJAVN), il a été arrêté en novembre 2019 et condamné deux ans plus tard à une peine de 15 ans de prison pour diffusion de “propagande contre l’État”, un motif criminel régulièrement utilisé par le régime pour réprimer les journalistes.
Le Trong Hung, un journaliste indépendant qui enquêtait sur des affaires de corruption et qui a participé à fonder la chaîne de télévision Chân hung Viêt Nam TV (CHTV), a été arrêté en mars 2021 et condamné neuf mois plus tard sous le même prétexte de “propagande contre l’État” à une peine de cinq ans de prison.
Au Vietnam, les journalistes emprisonnés sont quasi systématiquement soumis à des traitements dégradants et privés d’accès aux soins médicaux. Le 2 août 2022, le blogueur politique Do Cong Duong meurt en prison à l'âge de 58 ans, à la suite de mauvais traitements subis en détention. Plus récemment, en août 2023, la famille du journaliste indépendant Le Huu Minh Tuan, condamné en 2021 à 11 ans de prison, a révélé qu'il souffre d'une grave infection de gale et que les gardiens de la prison ne l'autorisent pas à se faire soigner.
Le Vietnam stagne depuis de nombreuses années dans les abîmes du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF et occupe actuellement la 178e place sur 180 pays.
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