RSF à la frontière bélarusse : “Le terroriste, c’est celui qui met les journalistes en prison et intimide la population par ses crimes”
Quatre jours après le détournement de l’avion de Ryanair et l’arrestation de Raman Pratassevitch, Reporters sans frontières (RSF) a organisé une mobilisation sur la frontière entre la Lituanie et le Bélarus en soutien à plus de 20 journalistes en détention arbitraire dans le pays.
Vingt portraits de journalistes enfermés dans les geôles biélorusses ont été brandis à la frontière lituano-biélorusse par des journalistes biélorusses, lituaniens et français, pour rendre hommage au courageux combat des journalistes du Bélarus. Le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, la responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale, Jeanne Cavelier, ainsi que le correspondant de l’organisation en Lituanie, Dionizas Litvaitis, avaient organisé cette action de protestation, avec le soutien de l’Association des journalistes lituaniens. Parmi les portraits, celui de Raman Pratassevitch, arrêté par la police bélarusse grâce à un détournement d’avion attentatoire au droit international. RSF a déposé contre Alexandre Loukachenko une plainte en Lituanie pour “détournement d’avion avec intention terroriste”, laquelle a déjà été intégrée à la procédure pénale.
“Derrière ce grillage se trouve le Bélarus, ce pays dont le régime enferme une génération de journalistes d’à peine plus de 20 ans, a dénoncé Christophe Deloire. Les journalistes ne sont pas des terroristes, contrairement au terme employé par Alexandre Loukachenko à l’encontre de Raman Pratassevitch. Au contraire, le terroriste, c’est celui qui met les journalistes en prison et intimide la population par ses crimes. C’est exactement ce que fait Alexandre Loukachenko. Nous sommes venus à la frontière protester contre ces détentions arbitraires et contre l’amplification de la répression. RSF exprime sa solidarité avec tous les journalistes réprimés, censurés, enfermés et torturés simplement pour avoir fait leur travail.”
RSF et l’Association des journalistes biélorusses (BAJ), son partenaire local, ont comptabilisé plus de 420 arrestations de journalistes depuis l’élection présidentielle contestée du 9 août 2020. Le Bélarus a perdu 5 places (158e sur 180) au Classement mondial de la liberté de la presse 2021 établi par RSF.