Reporters sans frontières s'interroge sur les motifs réels de l'arrestation d'un journaliste birman
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Le 17 avril, Soe Myint a été libéré sous caution par la cour de Barasat (au nord de Calcutta).
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16.04.2002
Dans une lettre adressée au ministre indien des Affaires étrangères, Jaswant Singh, Reporters sans frontières (RSF) a demandé des explications sur les motifs réels de l'arrestation du journaliste birman Soe Myint, directeur de l'agence de presse Mizzima. "Nous sommes en droit de nous demander si l'arrestation de ce journaliste, réputé pour ses informations sur les violations des droits de l'homme en Birmanie, n'est pas la conséquence directe du rapprochement diplomatique entre New Delhi et Rangoon. Le fait que cette arrestation intervienne douze ans après les faits, mais une semaine seulement après votre visite en Birmanie, nous oblige à vous demander des explications précises sur cette arrestation", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L'organisation pour la défense de la liberté de la presse a demandé au ministre de garantir la sécurité et le droit à informer des journalistes birmans réfugiés en Inde. RSF a par ailleurs rappelé qu'il n'existe aucune liberté de la presse en Birmanie et qu'au moins dix-sept journalistes y sont emprisonnés pour avoir pacifiquement défendu la démocratie.
Selon les informations recueillies par RSF, Soe Myint, directeur de l'agence de presse Mizzima et secrétaire adjoint de l'organisation Burma Media Association (BMA, affiliée au Réseau RSF), a été arrêté à son domicile de New Delhi le 10 avril 2002. Le journaliste a été transféré à Calcutta et placé en garde à vue pour cinq jours. Celle-ci a été renouvelée le 15 avril. Selon les autorités, le journaliste doit comparaître pour le détournement d'un avion de la compagnie Thai Airways sur la ligne Calcutta - Rangoon, le
19 novembre 1990. Ce détournement sans armes avait pour but d'attirer l'attention de l'opinion publique internationale sur les violations des droits de l'homme perpétrées par la junte birmane. Après trois mois de prison à Calcutta (Bengale occidental), le journaliste avait été libéré et son dossier suspendu. En échange, Soe Myint devait se présenter devant le tribunal de Calcutta à intervalles réguliers. En 1993, il a obtenu le statut de réfugié auprès du Haut Commissariat aux réfugiés. En 1995, le secrétaire général du gouvernement de la province du Bengale occidental avait adressé un courrier au gouvernement indien afin que le dossier soit classé sans suite, le détournement d'avion s'étant opéré sans violence. Aucune réponse ne lui était parvenue.
En 1998, Soe Myint, âgé de 35 ans, a fondé Mizzima, une agence de presse spécialisée sur la Birmanie, très critique à l'égard du gouvernement militaire. De nombreux médias internationaux, notamment les radios qui émettent en birman, reprennent régulièrement ses informations. Selon des sources birmanes et indiennes, la junte de Rangoon pourrait avoir fait pression sur le gouvernement indien afin que le dissident soit arrêté. Ainsi, l'avocate de Soe Myint, Nandita Haksar, a affirmé à RSF que le journaliste avait été interrogé sur ses activités journalistiques, notamment par deux hommes présents dans les locaux du CID, qui ont refusé de s'identifier.
Soe Myint, détenu par le Département d'investigation criminelle (CID) à Calcutta, doit comparaître le 17 avril devant le juge Utpal Mishra, suite à une demande de libération sous caution déposée par son avocate.
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20.01.2016