Le journaliste Ferdinand Samba a été arrêté et placé en détention prolongée pendant quatre jours, avant d'être libéré. Reporters sans frontières exprime ses craintes quant à une dégradation de l'état de la liberté de la presse en Centrafrique.
Reporters sans frontières proteste contre l'arrestation de Ferdinand Samba, directeur de publication du quotidien indépendant Le Démocrate, dont la détention s'est prolongée pendant quatre jours, au-delà du délai légal de garde à vue.
Reporters sans frontières exprime ses craintes quant à une dégradation de l'état de la liberté de la presse en Centrafrique. "Cette incarcération s'ajoute à d'autres arrestations de journalistes centrafricains, qui nous consternent d'autant plus que le nouveau régime du général François Bozizé avait pris des engagements en faveur de la liberté des médias et annoncé une dépénalisation des délits de presse", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Les nouvelles autorités centrafricaines avaient même pris contact avec notre organisation pour nous assurer de leur bonne volonté. Nous ne pouvons que déplorer que la réalité ne soit pas à la hauteur de ces promesses", a-t-il poursuivi.
Ferdinand Samba a été arrêté le 11 juillet à 15h45, au siège du Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC). Il a été placé en détention au commissariat du port à Bangui, pour être interrogé par la police. Il n'a été libéré que le 15 juillet à 14 heures, après quatre jours de détention. Aucune charge n'est retenue à son encontre. Le journaliste avait écrit un article, paru le 8 juillet, sur les tensions militaires dans le nord du pays. On lui reproche d'avoir provoqué la panique chez les habitants de la région, en propageant des nouvelles alarmantes et erronées. Il avait écrit qu'une attaque avait été lancée par des partisans de l'ancien président Ange-Félix Patassé sur la ville de Kaga Bandoro et avait fait une trentaine de morts.
Reporters sans frontières rappelle que Faustin Bambou, directeur de publication du bihebdomadaire Les Collines du Bas-Oubangui, était menacé et activement recherché pour avoir publié un article, le 3 juillet, dénonçant les privilèges dont bénéficierait Mahamat Youssouf, un Tchadien proche du général Bozizé. Il a été convoqué à la gendarmerie les 7 et 8 juillet et longuement interrogé. Son dossier a été envoyé au procureur de la République.
Enfin, Michel Ngokpélé, directeur de publication du Quotidien de Bangui, a été condamné, le 3 juillet, à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de M'Baiki (au sud du pays), pour "diffamation par voie de presse" et "incitation à la haine ethnique". Mi-mai, il avait écrit un article mettant en cause un médecin dans la mort de plusieurs malades. Il avait été arrêté par la police le 18 mai et transféré à la maison d'arrêt de M'Baiki.