Trois journalistes ont été interpellés, un autre agressé par la police lors des manifestations de soutien aux accords de Linas-Marcoussis qui se sont déroulées à Abidjan. Reporters sans frontières demande à Laurent Gbagbo de rappeler à l'ordre les forces de sécurité chargées de contenir les manifestations d'opposition.
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Le 30 mars, Radio France Internationale, la BBC et Africa n°1 ont repris leurs émissions sans qu'aucune explication n'ait été avancée par les autorités sur les raisons des interruptions. Cependant, selon un porte parole de Radio France International, celles ci étaient "sans doute volontaires", en raison d'un "contexte tendu" à Abidjan lors de l'organisation de la manifestation des partis d'opposition.
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Al Séni, Messmer Agbola, et Kady Sidibé, respectivement journaliste et photographes pour le quotidien d'opposition Le Patriote, ont été interpellés lors des manifestations de soutien aux accords de Linas-Marcoussis qui se sont déroulées, le 25 mars 2004, à Abidjan. Quelques heures auparavant, Willy Aka, photographe pour le quotidien indépendant L'Intelligent d'Abidjan, a été brutalisé et son matériel a été détruit par les forces de sécurité. Reporters sans frontières, qui s'était récemment inquiétée des conditions de travail des journalistes en Côte d'Ivoire, demande à Laurent Gbagbo de rappeler à l'ordre les forces de sécurité chargées de contenir les manifestations d'opposition.
« Les quatre journalistes étaient en train de couvrir les manifestations organisées par l'opposition, et interdites par Laurent Gbagbo. La police n'a fait aucune différence entre eux et les manifestants. C'est une situation très inquiétante, qui met en péril l'ensemble des médias, déjà fortement déstabilisés par plus d'un an de crise politique et militaire », a déploré Reporters sans frontières. « Les autorités doivent faire respecter le droit de la population à être informée. Nous demandons à Laurent Gbagbo de faire tout ce qui est en son pouvoir auprès des forces de sécurité afin que les reporters puissent travailler en toute liberté et en toute sécurité, malgré les troubles politiques qui agitent le pays, et notamment la capitale, Abidjan, depuis quelques jours », a ajouté l'organisation.
Par ailleurs, le même jour, trois radios internationales, Radio-France Internationale, la BBC et Africa n°1, ont cessé d'émettre dans la capitale. Les raisons en sont encore inconnues et aucune explication technique n'a pu être donnée par la société en charge des retransmissions, personne ne pouvant être joint. Peu après le début de la crise, en septembre 2002, les trois stations avaient également disparu des ondes pendant plusieurs semaines.