Reporters sans frontières publie des documents censurés par les autorités zambiennes

Wefightcensorship.org, plateforme dédiée à l'hébergement de contenus censurés, accueille le 01 août 2013 son premier contenu zambien : deux publications de Zambia Reports, dont le site est bloqué en Zambie depuis le 16 juillet. Parmi celles-ci, une lettre ouverte au ministère de l'Information zambien. Pour lire cet article et consulter ces documents, visitez wefightcensorship.org. Depuis son accession au pouvoir en 2011, Michael Sata, qui avait pourtant promis des avancées en matière de liberté d'expression, ne cesse de multiplier les attaques contre la liberté de l'information. Zambia Reports et Zambian Watchdog, deux sites d'information indépendants et critique à l'égard du pouvoir, sont particulièrement ciblés par les autorités zambiennes. Les journalistes soupçonnés de collaborer avec Zambian Watchdog subissent des poursuites judiciaires et des interpellations abusives. C'est le cas de Clayson Hamasaka, arrêté pour la deuxième fois le 29 juillet et inculpé pour "possession de matériel obscène". Il sera relâché contre le paiement d'une caution. --------- 23.07.2013 - Un journaliste détenu conduit à l'hôpital après un malaise, un deuxième site indépendant bloqué Après le blocage du site d'informations Zambian Watchdog et de son site miroir créé par Reporters sans frontières, c'est au tour d'un autre site d'informations indépendant, Zambia Reports, d'être bloqué par le gouvernement zambien. Zambia Reports, comme Zambian Watchdog, est un site basé à l'étranger fonctionnant grâce à la collaboration de correspondants anonymes travaillant en Zambie. Pour contourner la censure imposée par les autorités, Reporters sans frontières a mis en place un autre miroir : zambiareports.ikiepewlso.tudasnich.de. Les forces de l'ordre poursuivent également leur acharnement contre les collaborateurs présumés de Zambian Watchdog qui ont été arrêtés courant juillet. L'ancien journaliste du quotidien privé The Post, Wilson Pondamali, soupçonné par les autorités de collaborer avec le site d'informations, a été transféré à la maison d'arrêt de Kabwe (Nord-Est), le 19 juillet 2013. Il a été présenté devant le juge dans la matinée du 22 juillet et inculpé de plusieurs infractions criminelles. Lors de l'audience, l'avocat du journaliste, Me Mulilo Kabesha, a demandé la libération provisoire de son client. Malgré l'accord du juge, la police a refusé de procéder à la libération du journaliste. A son retour dans sa cellule, Wilson Pondamali a fait un malaise et a été directement transféré à l'hôpital. Son confrère Thomas Zyambo, lui aussi soupçonné de collaborer avec Zambian Watchdog, comparaîtra devant un juge le 26 juillet prochain. Il est accusé de "possession de matériel séditieux dans l’intention de le publier". Le troisième journaliste inquiété, Clayson Hamasaka, n'a pas encore été inculpé. - Wilson Pondamali avec sa famille en 2012. -------- 19.07.2013 - Le site miroir de Zambian Watchdog créé par Reporters sans frontières bloqué par les autorités Le site miroir de Zambian Watchdog créé par Reporters sans frontières le 18 juillet 2013 pour contourner la censure imposée par les autorités a été bloqué quelques heures après son lancement, a appris l'organisation qui a pu vérifier cette information auprès d'internautes basés en Zambie. RSF met à disposition des internautes souhaitant créer une copie de Zambian Watchdog une archive complète du site. Celle-ci est accessible à l’adresse http://zambianwatchdog.ikiepewlso.tudasnich.de/archive.tar.gz. Pour créer et héberger une copie du site, récupérez l'archive (407 Mo), envoyez-la sur un serveur et décompressez les fichiers dans le répertoire web de celui-ci. Communiquez-nous l'adresse, nous l'ajouterons à la liste des sites dupliqués. http://fr.ikiepewlso.tudasnich.de/rsf-miroir-03-09-2012,41822.html ------ 18.07.2013 - Un site d'informations indépendant bloqué par le pouvoir, deux journalistes inculpés Reporters sans frontières dénonce vigoureusement le blocage, par les autorités zambiennes, du site d'informations privé Zambian Watchdog (www.zambianwatchdog.com), ainsi que la vague d'interpellations et de poursuites lancée contre des journalistes soupçonnés de collaborer avec ce média. Pour contourner la censure imposée à www.zambianwatchdog.com et permettre à la population d'accéder à nouveau à cette source d'information, l'organisation a lancé, le 18 juillet 2013, un site miroir de Zambian Watchdog. RSF invite les internautes à se rendre sur http://zambianwatchdog.ikiepewlso.tudasnich.de/ où ils peuvent accéder à l'exacte copie du site original. "Les pressions exercées contre les journalistes et collaborateurs présumés du site indépendant Zambian Watchdog relèvent de l'intimidation et visent à faire taire les voix critiques. Nous demandons aux autorités zambiennes de mettre fin à cette campagne de harcèlement. Nous exigeons la libération immédiate et sans condition du journaliste Wilson Pondamali, l'abandon sans délai de toutes les charges retenues contre lui et son confrère Thomas Zyambo, et l'arrêt immédiat de la censure dont est victime le site", a déclaré Reporters sans frontières. Un ancien journaliste du quotidien Daily Mail, Thomas Zyambo, et l'ancien directeur d'une école de journalisme, Clayson Hamasaka, ont été arrêtés dans la matinée du 9 juillet 2013 puis détenus au siège de la police nationale, sans recevoir notification des charges retenues contre eux pendant plus de 24 heures. Clayson Hamasaka a été libéré provisoirement sans inculpation le 10 juillet tandis que Thomas Zyambo est resté détenu pendant presque 48 heures avant d'être remis en liberté provisoire le 11 juillet. Il est inculpé pour "sédition" et "possession de matériel séditieux dans l'intention de le publier", une accusation pour laquelle il risque une peine maximum de sept ans de prison. Le 16 juillet 2013, c'était au tour de Wilson Pondamali, un ancien journaliste du quotidien privé The Post, d'être enlevé par des agents de sécurité alors qu'il faisait route depuis la capitale Lusaka vers la ville de Kabwe, à 140 km au nord, où il travaille actuellement en tant que journaliste freelance. Le journaliste est inculpé pour "possession illicite d'une brochure militaire". Il risque deux ans de prison ferme et est actuellement détenu au commissariat de Kabwe. Tous trois ont été tous arrêtés en lien avec les publications récentes du site Zambian Watchdog, un site d'informations zambien basé à l'étranger, animé par des journalistes en exil avec l'aide de correspondants anonymes travaillant à l'intérieur du pays, et réputé pour son contenu très critique du parti au pouvoir, le Front Patriotique (Patriotic Front - PF). Le site d'informations publie régulièrement des articles dénonçant la corruption au sein du gouvernement et est donc la cible d'une surveillance étroite de l'Etat. Interrogé par Reporters sans frontières, le rédacteur en chef du site, Lloyd Himaambo, a déclaré : "Zambian Watchdog n'a commis aucun crime. La seule chose dont nous sommes coupables, c'est d'offrir à la population zambienne un accès à une information indépendante dans un pays où l'Etat exerce un contrôle étroit sur les médias. Ces attaques récentes du gouvernement pour réduire au silence notre organisation constituent une sérieuse régression pour la Zambie et démontrent le mépris du parti au pouvoir pour les opinions indépendantes". Dans la nuit du 24 juin 2013, l'accès au site pour les internautes zambiens a été bloqué pour la deuxième fois en neuf mois. L'équipe technique de Zambian Watchdog a créé une version sécurisée du site ("https") qui a également été bloquée le 16 juillet. Zambian Watchdog a ensuite installé son site sur un nouveau nom de domaine, zwd.cums.in, mais le gouvernement a immédiatement réagi en bloquant la nouvelle adresse. Jusqu'au lancement du miroir proposé par RSF, ce site d'informations était inaccessible en Zambie. La police poursuit son enquête et a perquisitionné les domiciles de Clayson Hamasaka, Thomas Zyambo et Wilson Pondamali alors que ces derniers étaient interrogés par la police. Les autorités ont confisqué du matériel professionnel, des archives, ainsi que les téléphones et ordinateurs portables des trois journalistes. "Ce n'est que le début. J'entrevois une période difficile pour les journalistes en Zambie. Le gouvernement a beaucoup de choses à cacher", a confié Thomas Zyambo à RSF. Le gouvernement du Front Patriotique avait déjà utilisé la charge de "sédition" comme tactique d'intimidation dans le but de museler les journalistes critiques. En janvier 2011, Reporters sans frontières avait dénoncé la détention par la police de deux journalistes, Mwala Kalaluka de The Post, et Nyambe Muyumbana de Radio Lyambai, pour "intention séditieuse". La Zambie occupe la 72e place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Les récents événements entachent les progrès enregistrés par le pays, qui occupait la 86e place en 2012 et la 104e place il y a 11 ans.
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Updated on 20.01.2016