Reporters sans frontières proteste contre l'agression d'un journaliste de RFI

Le 4 mai 2003, Baudoin Kamenda, correspondant de Radio France Internationale (RFI) en République démocratique du Congo (RDC), a été agressé par des militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, opposition), à Kinshasa. Reporters sans frontières demande aux responsables de l'UDPS, et notamment à son président Etienne Tshisekedi, de présenter leurs excuses au journaliste et de s'engager publiquement à prendre des mesures afin que de tels actes ne se reproduisent pas. Par ailleurs, l'organisation demande aux autorités judiciaires congolaises de mener une enquête afin que les responsables de cette agression soient identifiés et sanctionnés. "Cette agression est inacceptable. Entre la répression de l'Etat et celle des différentes forces politiques et mouvements armés, la sécurité des journalistes n'est absolument pas assurée en République démocratique du Congo", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L'organisation a rappelé qu'en 2002, une vingtaine de journalistes ont été interpellés dans les zones sous contrôle gouvernemental et une quinzaine dans les territoires tenus par des mouvements rebelles. Joint au téléphone par Reporters sans frontières, Baudoin Kamenda a expliqué qu'il avait été agressé lors d'une conférence de presse organisée dans un hôtel de Kinshasa par la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD - Goma). Des militants de l'UDPS venus soutenir le RCD - Goma ont pris à partie le journaliste de RFI. Ils lui ont reproché d'avoir annoncé à l'antenne la désignation d'Arthur Zahidi Ngoma (opposant et ancien leader de la rébellion) à la vice-présidence du gouvernement de transition. L'UDPS et d'autres formations de l'opposition ont contesté et rejeté "la désignation unilatérale et irrégulière de M. Zahidi Ngoma" à la vice-présidence qu'ils estimaient devoir revenir à Etienne Tshisekedi. Baudoin Kamenda a été légèrement blessé au visage avant d'être secouru par le service d'ordre de l'hôtel et des policiers. Le journaliste a annoncé qu'il avait porté plainte contre l'UDPS.