A l'issue de la première audience du procès en appel d'Ali Lmrabet, le tribunal a décidé le maintien en détention du directeur de publication des hebdomadaires satiriques Demain magazine et Douman et correspondant de Reporters sans frontières. La prochaine audience a été fixée au 10 juin.
A l'issue de la première audience du procès en appel d'Ali Lmrabet, condamné à quatre ans de prison le 21 mai, le tribunal a décidé le maintien en détention du directeur de publication des hebdomadaires satiriques Demain magazine et Douman et correspondant de Reporters sans frontières. La prochaine audience a été fixée au 10 juin. En grève de la faim depuis le 6 mai, le journaliste, qui s'est présenté en chaise roulante au tribunal, avait été hospitalisé d'urgence le 26 mai.
" Nous sommes indignés par cette décision. On pouvait espérer que la justice marocaine allait calmer le jeu et faire preuve de clémence en ordonnant la mise en liberté provisoire d'Ali Lmrabet. Il n'en est rien. Elle s'entête au risque de donner raison à ceux qui estiment qu'avec la condamnation du directeur de Demain magazine, il s'agit bel et bien de sonner le glas de la presse indépendante. On croyait le Maroc de Mohammed VI engagé sur la voie de la démocratie. De toute évidence, on s'est trompés " a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Ali Lmrabet, patron de deux publications satiriques - Demain magazine, un hebdomadaire en français et Douman, sa version en arabe - et correspondant de Reporters sans frontières au Maroc, est derrière les barreaux depuis le 21 mai dernier. Accusé " d'outrage à la personne du Roi ", " d'atteinte au régime monarchique " et " à l'intégrité territoriale ", il a été condamné, le même jour, à quatre ans de prison ferme, à l'interdiction de ses deux publications et à 20 000 dirhams d'amende (environ 2 000 euros). Il avait été incarcéré sur-le-champ.
Le 6 mai, Ali Lmrabet avait entamé une grève de la faim pour "faire valoir (ses) droits", "faire cesser les intimidations répétées contre (son) imprimeur et d'autres disposés à imprimer (ses) journaux", et demander le respect de sa liberté de circulation. Le 26 mai, il avait été transporté d'urgence à l'hôpital Avicenne de Rabat.
Le journaliste est poursuivi pour une série d'articles et dessins sur la liste civile royale votée au Parlement (document officiel du ministère des Finances distribué aux parlementaires), l'histoire de l'esclavage, un photomontage mettant en scène des personnalités politiques du royaume et les extraits d'une interview d'un républicain marocain qui se prononçait notamment pour l'autodétermination du peuple sahraoui.