Reporters sans frontières indignée par la violente agression du journaliste Elie Smith et de sa sœur
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Dans la nuit du 9 au 10 septembre, le journaliste Elie Smith de MNTV a été victime d’une agression à son domicile, au cours de laquelle sa sœur a été violée. Le scénario du braquage cacherait en réalité une expédition punitive.
La nuit du 9 au 10 septembre, il est 1 heure du matin quand Elie Smith, journaliste camerounais travaillant à MNTV, rentre à son domicile de Brazzaville où l’attend sa sœur. Peu après, quatre hommes lourdement armés, habillés en civil mais portant des rangers de la police, font irruption dans la maison. Les agresseurs prennent le journaliste d’assaut, lui arrachent son alliance et sa montre et le menacent de mort, avant de se mettre en quête d’objets de valeur.
Une fois la maison entièrement pillée, la sœur d’Elie Smith est emmenée dans une chambre et violée. Finalement, les braqueurs décident de laisser la vie sauve au journaliste, avant de prendre la fuite. Sa sœur est pour le moment toujours hospitalisée.
Pour les confrères du journaliste, ce cambriolage n’est qu’un simulacre. L’agression aurait été commanditée par des éléments de la police proches du pouvoir. D’après les informations de Reporters sans frontières, la liberté de ton employée par Elie Smith dans son émission phare, « La Grande Interview », dérangerait le pouvoir. Il aurait été sous surveillance depuis quelques semaines.
Le 7 septembre, le journaliste avait publié en ligne des photos de militants blessés par des hommes en civils à la sortie du meeting du Collectif des partis de l’opposition. Aurait-il alors dépassé les bornes aux yeux des autorités? Selon des internautes, ces images auraient provoqué la colère du porte-parole de la police.
« La violence de l’agression subie par Elie Smith et sa sœur est profondément choquante, déclare Virginie Dangles, adjointe à la directrice de la Recherche de Reporters sans frontières. Nous exhortons les autorités à agir dans les plus brefs délais afin d’arrêter les agresseurs et d’identifier leurs commanditaires ».
La nouvelle de l’agression subie par le journaliste et sa sœur n’a pas tardé à se répandre. Le 10 septembre, la journaliste et blogueuse Sadio Kante donne l’alerte sur son blog. Le 11 septembre à la mi-journée, elle est convoquée à la direction générale de la police où elle a été interrogée plusieurs heures.
La République du Congo occupe la 82e place, sur 180 pays, dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
(photo: Elie Smith)
Publié le
Updated on
20.01.2016