"Nous accueillons la libération de Slim Boukhdir avec une joie immense. Comme Mohammed Abbou avant lui, Slim Boukhdir n'avait pas sa place en prison. Il a été privé de sa liberté pendant 238 jours et traité comme un criminel pour avoir dénoncé les dérives du pouvoir. Nous voulons voir dans la décision des autorités tunisiennes un gage de bonne volonté", a déclaré Reporters sans frontières.
Reporters sans frontières a exprimé son soulagement à l'annonce de la libération, le 21 juillet 2008, de Slim Boukhdir, intervenue quatre mois avant le terme de sa peine. Le journaliste indépendant a souffert de conditions de détention très difficiles à la prison civile de Sfax (230 km au sud de Tunis), où il était incarcéré depuis le 26 novembre 2007.
"Nous accueillons la libération de Slim Boukhdir avec une joie immense. Comme Mohammed Abbou avant lui, Slim Boukhdir n'avait pas sa place en prison. Il a été privé de sa liberté pendant 238 jours et traité comme un criminel pour avoir dénoncé les dérives du pouvoir. Nous voulons voir dans la décision des autorités tunisiennes un gage de bonne volonté", a déclaré l'organisation.
"Il faut que l'Etat tunisien mette un terme au harcèlement des journalistes indépendants et de leurs familles, aux saisies intempestives de la presse d'opposition et étrangère. Les autorités doivent également permettre un libre accès à la Toile pour les internautes. Cela afin de créer des espaces de libertés et garantir la liberté d'expression en Tunisie", a ajouté Reporters sans frontières.
Slim Boukhdir a été libéré le 21 juillet 2008 en fin d'après-midi. Contacté par Reporters sans frontières, le journaliste a remercié la communauté internationale qui s'est mobilisée pour demander sa libération. Malgré des conditions de détention difficiles (conditions d'hygiène insuffisantes, intégrité physique menacée par ses codétenus, privé de correspondance, de journaux indépendants), Slim Boukhdir a affirmé "avoir gardé un état d'esprit très fort".
Slim Boukhdir avait été arrêté le 26 novembre 2007 lors d'un contrôle d'identité des passagers d'un taxi collectif reliant Sfax à Tunis. Il avait été immédiatement déféré à la justice et condamné, au terme d'un procès inique, à un an de prison pour “outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions”, “atteinte aux bonnes moeurs” et “refus de présenter ses papiers d'identité” par le tribunal cantonal de Sakiet Ezzit dans la banlieue de Sfax. Le jour de son arrestation, il allait à la capitale pour récupérer son passeport, dont il est privé depuis 2004.
Slim Boukhdir, 39 ans, est le correspondant du journal panarabe basé à Londres Al Quds Al Arabi et du site Internet de la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya. Par ailleurs, il publie des articles sur plusieurs sites Internet et notamment Tunisnews et Kantara.