Pour protester contre les violations des droits de l'homme en Chine, l'organisation souhaite que les députés ne soient pas présents dans l'hémicycle lors du discours du président chinois. Reporters sans frontières redoute que la visite de Hu Jintao ne débouche sur aucune amélioration pour les dizaines de milliers de prisonniers politiques.
Le président de la République populaire de Chine, Hu Jintao, va s'adresser le 27 janvier 2004 à l'Assemblée nationale. Aucune question ne pourra lui être posée par les députés. Ainsi, nous leur demandons de ne pas être présents dans l'hémicycle au moment du discours du président chinois.
Reporters sans frontières redoute qu'une fois de plus, la visite d'un officiel chinois en France ne débouche sur aucune amélioration concrète des droits de l'homme. Ainsi, aucun prisonnier d'opinion n'a été libéré avant cette visite, alors que le gouvernement avait l'habitude de le faire pour satisfaire ses interlocuteurs occidentaux.
Reporters sans frontières demande également aux députés de se joindre à la manifestation prévue le 27 janvier à 16 heures, place Salvador Allende, près des Invalides.
L'organisation se félicite que certains députés, de différents partis politiques, aient déjà annoncé leur intention de ne pas assister au discours de Hu Jintao.
La Chine est un régime de parti unique où aucune élection démocratique et pluraliste n'a eu lieu depuis la prise du pouvoir par le Parti communiste en 1949. Selon les estimations les plus récentes, il y a près de trois cent mille prisonniers politiques ou d'opinion dans les geôles et les camps de travail chinois. Tibétains, dissidents, catholiques, pratiquants de Falungong, journalistes, syndicalistes indépendants, internautes, Ouighours sont victimes de la répression. Reporters sans frontières constate un contrôle accru d'Internet et l'arrestation d'au moins soixante internautes au cours des trois dernières années.
La diplomatie française espère, sans aucune certitude, que le président chinois va annoncer des mesures en termes de protection des droits de l'homme devant l'Assemblée nationale. Au mieux, le chef de l'Etat pourrait déclarer que son pays compte ratifier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations unies. Ce serait, bien entendu, une bonne nouvelle, mais l'expérience a montré que la Chine populaire sabote, depuis plusieurs années, les mécanismes des Nations unies pour les droits de l'homme, et notamment l'application des traités. Ainsi, le gouvernement de Pékin a ratifié la Convention contre la torture. Ce qui n'empêche pas la police de pratiquer de manière quasi systématique la torture dans les commissariats et les prisons. De centaines de Chinois sont morts sous la torture au cours des dernières années.