Reporters sans frontières a écrit au président américain George W. Bush pour lui demander d'intervenir, lors de sa rencontre avec son homologue vietnamien, le 22 juin, en faveur de la libération des neuf cyberdisidents et journalistes emprisonnés au Vietnam. "Il est important que le gouvernement que dirige monsieur Nguyen Minh Triet (photo) respecte ses engagements dans le domaine des droits de l'homme", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières a écrit au président américain George W. Bush pour lui demander d'intervenir, lors de sa rencontre avec son homologue vietnamien, le 22 juin, en faveur de la libération des neuf cyberdisidents et journalistes emprisonnés au Vietnam. "Il est important que le gouvernement que dirige monsieur Nguyen Minh Triet respecte ses engagements dans le domaine des droits de l'homme", a déclaré l'organisation.
"Monsieur le Président,
Reporters sans frontières vous demande de bien vouloir intervenir, lors de votre rencontre avec le président vietnamien, Nguyen Minh Triet, en faveur des neuf cyberdissidents et journalistes emprisonnés au Viêt-nam.
Nous constatons que suite à une période de relative tolérance de la part des autorités envers la dissidence politique, alors que le Viêt-nam tentait d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ce pays est aujourd'hui de plus en plus répressif envers la liberté d'expression. Le pouvoir de Hanoï a su adopter une stratégie diplomatique habile. Il a promis des avancées dans le domaine des droits de l'homme pour s'attirer les faveurs de la communauté internationale. Il est pourtant évident, maintenant que le Viêt-nam est parvenu à intégrer l'OMC, que ces promesses n'étaient que de la poudre aux yeux.
Le gouvernement se livre à une véritable chasse aux démocrates et aux internautes qui expriment leur désaccord avec la ligne du parti unique. Bien sûr, le pouvoir continue d'amnistier des dissidents au compte-goutte. Nous nous sommes par exemple félicités de la libération, le 9 juin 2007, du cyberdissident Nguyen Vu Binh. Il convient toutefois de rappeler que cet homme avait déjà passé près de cinq ans derrière les barreaux simplement pour avoir demandé des réformes politiques dans son pays. Et surtout, un mois auparavant, six autres cyberdissidents avaient été condamnés à des peines de prison, constituant la plus importante vague de répression contre les opposants depuis 2002.
Au total, neuf cyberdissidents et journalistes sont actuellement détenus : Tran Khai Thanh Thuy, Le Thi Cong Nham, Nguyen Van Dai, Tran Quoc Hien, Truong Quoc Huy, Le Nguyen Sang ("Nguyen Hoang Long"), Huynh Nguyen Dao ("Huynh Viet Lang"), Nguyen Bac Truyen et le père Nguyen Van Ly. Nous vous demandons de bien vouloir aborder leurs cas avec votre homologue vietnamien. Il est important que le gouvernement que dirige monsieur Nguyen Minh Triet respecte ses engagements dans le domaine des droits de l'homme et cesse le jeu de dupe auquel il se livre depuis des années."